Une humiliation qui m’a détruit : Le récit d’un père - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Confidence | Par Eva | Publié le 05/07/2025 09:07:00

Une humiliation qui m’a détruit : Le récit d’un père

Je m’appelle Moustapha, j’ai 58 ans. J’ai été instituteur pendant plus de 30 ans dans une école publique de la banlieue dakaroise. Marié depuis 25 ans à Aminata, nous avons eu ensemble cinq enfants, élevés dans la rigueur, le respect et les valeurs traditionnelles. Du moins, c’est ce que je croyais.

Notre fille aînée, Fatou, a rencontré un jeune homme sérieux. Après les fiançailles, le jour de la cérémonie de la dot, sa belle-famille devait venir officialiser l’union. Toute la famille était réunie : les oncles, les tantes, les voisins, les amis. J’étais fier. Très fier même.

Mais ce que je vais vous dire, je ne le souhaite même pas à mon pire ennemi.

Alors que les invités étaient installés et que l’imam s’apprêtait à entamer les prières, Aminata prend la parole. Elle se lève, tremblante, et dit devant tout le monde :

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« Je demande pardon, mais ce n’est pas Moustapha le père biologique de Fatou. Son vrai père est ici, présent parmi nous. C’est lui qui doit accepter la dot aujourd’hui, sinon les coutumes vont suivre notre fille. »

Je vous jure que mon cœur s’est arrêté.

J’étais figé. Tout le monde s’est retourné vers moi. Mes enfants ne comprenaient rien. Le silence était glacial. Le « vrai père » ? Un ancien voisin, quelqu’un qu’on avait perdu de vue depuis des années.

Je suis tombé sur place. AVC. Transporté d’urgence à l’hôpital de Fann. J’y ai passé quatre mois entre la vie et la mort. Aujourd’hui, je marche avec une canne et je parle difficilement. Ma vie ne sera plus jamais la même.

Fatou s’est finalement mariée un an plus tard… mais dans la famille de son « vrai père », celui qu’Aminata a choisi de mettre en avant au dernier moment. Moi, je n’ai plus remis les pieds dans cette maison. Mon honneur, ma dignité, ma confiance… tout a été piétiné.

Je partage mon histoire pour dire ceci : la trahison peut venir de là où on s’y attend le moins. Et parfois, ce n’est pas la mort qui fait le plus mal, c’est ce qu’on vit en restant vivant.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 05/07/202
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