Du 9 au 11 juillet 2025, le président américain Donald Trump convie cinq chefs d’État africains, dont Bassirou Diomaye Faye, à un sommet organisé à Washington. L’objectif affiché est d’aborder des questions économiques et sécuritaires. Cette invitation, relayée par Reuters, pourrait sembler une opportunité diplomatique pour le Sénégal et ses partenaires africains.
Donald Trump, a depuis longtemps montré une propension à humilier publiquement ses homologues lors de rencontres officielles, jouant parfois sur le registre de la provocation et de l’intimidation. Que ce soit avec le président ukrainien, les premiers ministres du Canada, de l’Angleterre, de l’Allemagne, ou plus récemment avec les présidents de la France et de l’Afrique du Sud, Trump a multiplié les gestes et propos qui ont porté atteinte à la dignité des chefs d’État invités. Cette attitude ne relève pas d’une simple maladresse diplomatique, mais d’une stratégie consciente visant à asseoir une image de domination et de contrôle.
Face à ce contexte, il est fort probable que plusieurs dirigeants africains aient décliné une invitation qu’ils pressentaient être une mise en scène humiliante. Le Sénégal, avec son histoire et son attachement à la dignité nationale, ne devrait pas être en reste.
La participation du président Bassirou Diomaye Faye à ce sommet pose question. S’il est certes important de renforcer les relations économiques et sécuritaires avec les États-Unis, cela ne devrait jamais se faire au prix de l’humiliation ou d’une forme de servilité politique. Dans ce cadre, accepter l’invitation de Trump sans précaution, sans une stratégie ferme pour préserver la stature du Sénégal, apparaît comme un choix maladroit.
Il ne s’agit pas de rejeter le dialogue international, mais de rappeler qu’une diplomatie digne et respectueuse doit prévaloir. Le Sénégal, en tant que pays souverain, ne doit pas se mettre en position d’être l’objet de railleries ou de provocations médiatiques qui pourraient entacher son image sur la scène internationale.
Premièrement, l’histoire récente a montré que Trump ne joue pas selon les règles classiques de la diplomatie respectueuse. Ses coups d’éclat médiatiques ont souvent blessé la fierté nationale des pays invités, créant des tensions inutiles.
Deuxièmement, le Sénégal jouit d’une image respectée en Afrique et au-delà. Participer à un événement qui pourrait ternir cette image au profit d’une vitrine médiatique contrôlée par un leader notoirement imprévisible ne semble pas justifié.
Troisièmement, il faut que notre président montre qu’il refuse de subir ce genre d’humiliation. Le refus d’une invitation douteuse est parfois la meilleure manière de préserver sa dignité et d’affirmer son indépendance.
Notons qu’à l’époque de son premier mandat, certains chefs d’État africains avaient déjà décliné les invitations de Trump ou minimisé les rencontres avec lui. Des pays comme le Rwanda ou le Ghana ont préféré des relations basées sur le respect plutôt que sur la soumission. Pourquoi le Sénégal, qui affirme vouloir rompre avec les pratiques du passé, devrait-il faire le contraire ?
Le sommet organisé par Donald Trump aurait pu être une opportunité pour le Sénégal, s’il n’était pas entaché par les comportements irrespectueux du président américain envers ses invités. Face à ces risques d’humiliation publique, il est plus sage pour le président Bassirou Diomaye Faye de décliner l’invitation, afin de protéger la dignité du Sénégal. La fierté nationale ne doit jamais être sacrifiée sur l’autel des relations internationales, surtout avec un acteur aussi imprévisible que Trump. Que notre président en prenne conscience et agisse en conséquence : notre dignité est non négociable.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Babacar Gaye.
Mis en ligne : 06/07/2025
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