Reza Pahlavi, héritier de l’ancienne monarchie iranienne, s’est déclaré « prêt à mener la transition politique » en Iran. Cette déclaration intervient dans un contexte de forte tension entre Téhéran et Tel-Aviv. Profitant de l’effervescence médiatique suscitée par les frappes américaines et les troubles géopolitiques, le retour du prince iranien est à nouveau mis en avant comme une solution alternative. Pourtant, cette réapparition soulève plus de doutes que d’espoirs.
Le retour du prince iranien dans les médias occidentaux s’apparente à une mise en scène politique déconnectée de la réalité du terrain. Reza Pahlavi vit aux États-Unis depuis plus de quatre décennies. Il n’a jamais connu la vie en République islamique, les épreuves de la guerre Iran-Irak, la répression quotidienne ou les difficultés économiques subies par les citoyens. Cette distance fragilise toute prétention à représenter un peuple qu’il n’a jamais côtoyé au quotidien.
Il ne faut pas se tromper : le retour du prince iranien n’est pas réclamé par les rues de Téhéran, ni par la jeunesse iranienne. C’est un produit de l’Occident, façonné pour incarner une opposition présentable, policée et acceptable pour les chancelleries étrangères. Son discours, bien huilé, fait illusion à Washington ou Londres, mais il reste sans écho populaire.
L’activisme de Reza Pahlavi, relayé par des lobbyistes au Congrès américain ou des parlementaires britanniques, semble davantage guidé par les intérêts de puissances étrangères que par ceux du peuple iranien. Les appels à soutenir les Iraniens ne s’accompagnent d’aucune vision politique concrète. Cette instrumentalisation du retour du prince iranien apparaît comme un calcul géopolitique plus qu’un projet de transition démocratique.
De plus, l’histoire de la région nous enseigne la prudence. De nombreux exilés, présentés comme des sauveurs par l’Occident, ont échoué : Ahmed Chalabi en Irak, Charles Taylor au Liberia… Le retour du prince iranien, dans ce contexte, pourrait suivre le même chemin : celui d’un parachutage politique voué à l’échec.
Ce qui manque fondamentalement à Reza Pahlavi, c’est la légitimité. Aucun mouvement populaire majeur, ni en Iran ni dans la diaspora, ne le réclame comme chef de file. Il n’a pas été désigné par une assemblée représentative, ni adoubé par les protestataires. Le retour du prince iranien est une initiative individuelle, construite à distance, dans les capitales occidentales.
Le retour du prince iranien ne constitue pas une réponse crédible aux aspirations profondes du peuple iranien. Ce dernier ne cherche pas une restauration monarchique ni une figure médiatique façonnée à l’étranger. Il attend un changement issu de sa propre société, bâti sur la démocratie réelle, la justice sociale et la souveraineté populaire.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Hamidou Mbaye.
Mis en ligne : 08/07/2025
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