Le Sénégal a dominé la République Démocratique du Congo (RDC) dimanche 6 juillet, remportant une victoire nette de 4-0 lors de son premier match de la CAN féminine au Maroc. Ce succès a permis aux Lionnes de la Teranga de prendre la tête du groupe A, bénéficiant également du match nul entre le Maroc et la Zambie. Sur le papier, une entrée en matière parfaite, conforme aux ambitions affichées par le sélectionneur Mame Moussa Cissé, qui visait une place dans le dernier carré. Pourtant, derrière ce score flatteur, des failles importantes méritent d’être soulignées.
Ce large succès sénégalais repose principalement sur une domination initiale écrasante, notamment grâce à l’exploitation des longs ballons, qui ont rapidement désorganisé la défense congolaise. Dès la première mi-temps, quatre buts ont été inscrits, exploitant notamment des erreurs défensives et une gardienne peu rassurante. Cependant, la seconde période a vu un net recul dans la précision offensive, avec plusieurs occasions gâchées et des tirs repoussés par les montants. Cette baisse de rendement invite à une analyse plus critique de la performance sénégalaise.
Si le score final affiche une victoire claire, il ne faut pas s’y tromper : la dépendance aux longs ballons, particulièrement efficaces contre la RDC, pourrait devenir un handicap face à des équipes mieux organisées et plus disciplinées tactiquement. En effet, la stratégie basée sur de longs dégagements n’a pas montré une diversité offensive suffisante. L’absence de jeu construit, de passes précises au sol et de combinaisons rapides expose l’équipe à des difficultés quand la défense adverse s’adapte et bloque ces trajectoires.
En seconde période, le manque de précision devant le but a été criant. Cela traduit non seulement une certaine fébrilité dans la finition, mais aussi un déficit dans la créativité offensive et la gestion du tempo du match. Ces lacunes pourraient être fatales dans des rencontres à enjeu plus élevé, notamment contre le Maroc ou la Zambie, équipes disposant d’une organisation défensive solide.
Premièrement, une victoire écrasante contre une équipe moins expérimentée ne doit pas masquer les défauts structurels. Le Sénégal semble aujourd’hui trop dépendant d’une seule stratégie, le long ballon, qui a été exploitée à bon escient contre la RDC, mais qui pourrait être inefficace face à des adversaires plus aguerris.
Deuxièmement, la baisse de régime et la baisse de précision offensive en seconde période montrent un manque de constance et de maîtrise du jeu. Cette irrégularité pourrait être un signe de faiblesse psychologique et tactique à surveiller.
Enfin, la défense sénégalaise, si elle n’a pas été mise à rude épreuve par la RDC, pourrait révéler ses limites contre des attaques mieux coordonnées, et cela pourrait coûter cher lors des phases éliminatoires.
À l’image de nombreuses équipes africaines dans les compétitions féminines, le Sénégal souffre encore d’un manque de profondeur tactique et technique. Par exemple, des nations comme le Nigeria ou le Cameroun, malgré des victoires parfois modestes, affichent un jeu plus varié et une meilleure adaptation en cours de match. Une victoire large n’est donc pas toujours synonyme de supériorité réelle, mais parfois d’une faiblesse adverse exploitée temporairement.
Cette victoire 4-0 du Sénégal contre la RDC est une bonne nouvelle, mais elle ne doit pas faire illusion. Le reliance excessive aux longs ballons et la baisse de précision offensive en seconde période soulignent des faiblesses structurelles préoccupantes. Pour espérer aller loin dans ce tournoi, les Lionnes de la Teranga doivent impérativement diversifier leur jeu, améliorer leur maîtrise technique et surtout renforcer leur solidité tactique face à des adversaires plus coriaces.
Le staff technique doit prendre conscience de ces limites et travaille à corriger ces défauts avant les prochains matchs. Le public sénégalais mérite une équipe compétitive et complète, capable de briller au-delà des larges victoires d’entrée. Sans cette remise en question, la CAN pourrait vite tourner au cauchemar malgré ce début prometteur.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Youssouf Diop.
Mis en ligne : 08/07/2025
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