En ce début de semaine, Benyamin Netanyahu effectue une nouvelle visite à Washington, où il est reçu par Donald Trump. À l’ordre du jour : la guerre à Gaza et une potentielle trêve négociée à Doha. Les médias présentent cette rencontre comme un tournant diplomatique, mais l’analyse révèle une tout autre réalité : celle d’une mise en scène cynique orchestrée par deux dirigeants plus soucieux de leur image que du sort des civils meurtris. Ni Trump ni Netanyahu ne représentent les aspirations profondes de leurs peuples. Ils incarnent, au contraire, une politique d’arrogance et de brutalité, mus par des ambitions personnelles et électoralistes.
Depuis des mois, la bande de Gaza est le théâtre de destructions massives, de souffrances civiles et d’une impasse politique dont les principaux artisans sont aussi les plus médiatisés : Netanyahu, maître d’œuvre de l’offensive israélienne, et Trump, prétendu médiateur. Tous deux cherchent aujourd’hui à apparaître comme des faiseurs de paix. Mais à y regarder de plus près, ce duo ne cherche pas tant à éteindre l’incendie qu’à en tirer les derniers bénéfices symboliques.
Le discours officiel de Trump se veut noble : il s’agirait de « mettre fin à une guerre brutale », de « sauver des vies » et de « ramener les otages ». Pourtant, son véritable mobile semble ailleurs : il courtise ouvertement le Prix Nobel de la paix, une quête déjà amorcée en 2018. En face, Netanyahu reste inflexible sur la destruction totale du Hamas, une position qui prolonge indéfiniment la guerre. Leur convergence n’est que tactique, jamais éthique.
Les morts s’accumulent (plus de 70 tués depuis dimanche matin), les infrastructures sont détruites, et les otages, devenus monnaie d’échange, ne sont qu’un levier de communication. La paix, dans cette séquence, n’est pas une finalité sincère, mais un outil de positionnement international.
Premièrement, Trump et Netanyahu ont montré à maintes reprises qu’ils gouvernent par calcul, non par conviction humaniste. Le bombardement des installations nucléaires iraniennes, décidé unilatéralement, illustre cette volonté d’imposer par la force un ordre que les institutions internationales peinent à réguler.
Deuxièmement, les deux hommes représentent un mépris du droit international : Netanyahu fait fi des appels à un cessez-le-feu de l’ONU, Trump agit en contournant systématiquement les procédures multilatérales.
Troisièmement, leur relation avec des régimes autoritaires comme celui de Mohammed bin Salman en Arabie Saoudite met en lumière une diplomatie opportuniste, dénuée de scrupules moraux.
À l’image de Vladimir Poutine ou de Xi Jinping, Trump et Netanyahu incarnent ce que le XXIe siècle a produit de plus inquiétant : des dirigeants disposant d’un pouvoir militaire démesuré, capables d’orienter le cours du monde selon leurs désirs. Ont-ils été mandatés pour cela par leurs peuples ? Rien n’est moins sûr. Ils agissent souvent seuls, au nom d’intérêts électoraux ou idéologiques.
La rencontre Trump-Netanyahu n’est pas un espoir de paix, mais un nouvel épisode d’un théâtre mondial dominé par les armes, le chantage et le mépris des peuples. Ces deux dirigeants ne représentent pas l’aspiration à la paix ni à la justice. Ils incarnent au contraire un monde où le droit est piétiné, où les civils sont sacrifiés, et où la paix est un trophée à brandir, non une fin sincère.
Il faut refuser cette normalisation de la violence diplomatique. Exiger que la paix soit pensée et portée par des voix justes, légitimes, et non par des figures prêtes à tout pour exister politiquement. Le monde mérite mieux que ces deux fauteurs de troubles aux ambitions démesurées.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Abou Gueye.
Mis en ligne : 09/07/2025
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