Le Stade Rennais a récemment officialisé la prolongation de Habib Beye jusqu’en 2028, quelques mois seulement après son arrivée en sauveur d’un club en grande difficulté. Si son passage express a effectivement permis d’éviter la relégation, la décision de l’installer à long terme comme figure de proue du projet rennais semble prématurée. Dans un football moderne où les émotions dictent trop souvent les décisions, cette prolongation de Habib Beye interroge plus qu’elle ne rassure.
Rappelons les faits. En janvier 2025, le Stade Rennais vacillait dangereusement aux abords de la zone de relégation. Arrivé dans un contexte d’urgence, Habib Beye a apporté une stabilité bienvenue, concluant la saison à une 12e place honorable. De là à justifier une prolongation de Habib Beye jusqu’en 2028, il y a un pas franchi un peu trop vite. L’histoire récente du football français et européen regorge d’exemples où un bon intérim ne se transforme pas en projet pérenne.
Le fond du problème, c’est que la prolongation de Habib Beye repose sur une séquence courte, sans garantie de continuité. Son expérience antérieure, au Red Star, bien que prometteuse, ne s’est pas soldée par une montée. À Rennes, sa demi-saison reste un échantillon trop mince pour qu’on parle de vision, de méthode, ou de style. Le Stade Rennais semble avoir réagi avec le cœur, en capitalisant sur la sympathie et le charisme médiatique de son entraîneur, plutôt que sur une analyse rigoureuse de ses compétences à long terme.
L’émotion a pris le pas sur la stratégie. À l’image de Monaco misant sur Thierry Henry ou de la Juventus promouvant Andrea Pirlo, la prolongation de Habib Beye peut ressembler à une opération de communication plus qu’à une démarche sportive. Les précédents ont montré que l’enthousiasme initial ne fait pas office de plan de jeu. Ces clubs ont tous fini par revenir sur leurs choix, parfois à un coût élevé, tant sur le plan financier que sportif.
Le Stade Rennais, malgré ses ambitions, semble avoir cédé à un réflexe trop courant : sanctuariser un soulagement passager en lui conférant la dimension d’un projet structurant. Pourtant, un club qui aspire à jouer les premiers rôles en Ligue 1 doit s’appuyer sur une réflexion lucide, des critères objectifs, et une culture de l’exigence.
La prolongation de Habib Beye aurait pu attendre. Une saison complète, des objectifs chiffrés, une analyse plus fine de son apport sur le long terme. En agissant dans la précipitation, la direction prend un pari risqué, qui pourrait coûter cher si les résultats ne suivent pas dès la saison prochaine.
Le football ne pardonne pas les emballements. Il appartient désormais au club de justifier, par les performances et la rigueur, cette prolongation de Habib Beye, qui n’a pour l’instant rien d’une évidence.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sofiane Ghazi.
Mis en ligne : 10/07/2025
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