Les mesures gouvernementales ne suffisent plus : Inflation au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Maimouna | Publié le 10/07/2025 03:07:30

Les mesures gouvernementales ne suffisent plus : Inflation au Sénégal

L’inflation qui frappe le Sénégal depuis plusieurs années est aujourd’hui un sujet central dans le débat économique national. Selon un récent article, cette flambée des prix trouve majoritairement son origine hors de nos frontières, notamment dans la hausse des coûts des denrées alimentaires et des énergies fossiles importées.

Si l’État déploie des subventions ciblées, des exonérations fiscales et des contrôles de prix, ces mesures restent largement insuffisantes. Ces réponses sont superficielles, temporaires, et ne traitent pas le mal à la racine. Elles masquent des problèmes structurels que le Sénégal refuse encore d’affronter pleinement.

Le Sénégal importe plus de 70 % de ses besoins alimentaires essentiels comme le riz, le blé, l’huile ou le lait, ainsi que la quasi-totalité de ses carburants. Dès lors, la volatilité des marchés internationaux, les tensions géopolitiques et les crises énergétiques se traduisent directement par une hausse des prix pour le consommateur sénégalais. En 2025, la hausse des prix à la consommation atteint 4,5 % sur un an, dont 6,2 % pour les produits alimentaires. Cette dépendance extérieure condamne le pays à subir sans réagir véritablement les chocs économiques mondiaux.

Face à ce constat, les autorités sénégalaises ont mis en place des subventions temporaires, des exonérations fiscales sur certains produits et instauré des contrôles de prix. Or, ces mesures, si elles peuvent offrir un soulagement passager, révèlent leur inefficacité dans la durée. Elles ne s’attaquent pas aux causes profondes de l’inflation, à savoir la dépendance excessive aux importations et le faible développement du tissu agricole et industriel local. Ces réponses sont des pansements sur une jambe de bois.

En outre, ces mécanismes pèsent lourdement sur les finances publiques, fragilisant les capacités d’investissement à long terme dans les secteurs porteurs de croissance. Par exemple, en allégeant temporairement les taxes sur le carburant ou en subventionnant certains aliments, le gouvernement sacrifie des ressources qui pourraient être orientées vers la modernisation de l’agriculture ou la promotion des industries agroalimentaires. Ces choix court-termistes freinent la résilience économique du pays.

Premièrement, la dépendance aux importations alimentaires place le Sénégal dans une position de grande vulnérabilité face aux fluctuations du marché mondial, fluctuation sur laquelle il n’a aucune prise. Une vraie politique de souveraineté alimentaire, avec un soutien massif aux petits producteurs, une modernisation des techniques agricoles et un développement des infrastructures de transformation locale, est plus que jamais nécessaire.

Deuxièmement, les exonérations fiscales et subventions, bien qu’elles apparaissent comme un outil social légitime, finissent souvent par bénéficier disproportionnellement aux classes moyennes et aisées, qui consomment plus de carburant et de produits importés, alors que les plus pauvres continuent de subir de plein fouet la hausse des denrées de première nécessité.

Enfin, à l’instar de plusieurs pays africains confrontés à des défis similaires, comme le Nigéria ou l’Éthiopie, où des politiques de renforcement de la production locale ont été engagées avec succès, le Sénégal doit cesser de se contenter d’actions ponctuelles. Ces pays montrent que la transformation structurelle de l’économie, bien qu’exigeante, est le seul chemin viable pour contrer durablement l’inflation importée.

Le Sénégal doit sortir de cette logique de court terme et cesser de masquer les symptômes de l’inflation par des subventions et exonérations temporaires. Ces mesures ne sont que des cache-misères inefficaces, qui retardent la nécessaire transition vers une économie plus autonome et résiliente. L’État doit prioriser un plan ambitieux de renforcement de la production nationale et de la transformation locale. Sans cela, les ménages modestes continueront de souffrir d’une inflation étrangère, décidée à des milliers de kilomètres, et le Sénégal restera prisonnier de ses propres faiblesses structurelles.

Poursuivre les subventions ne fera que creuser un peu plus le déficit social et économique. Le véritable combat contre la vie chère exige une vision à long terme, fondée sur la souveraineté alimentaire et énergétique. Rien de moins.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Salima Diarra.
Mis en ligne : 10/07/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 commentaires
Penda
l'inflation est un problème mondial pas seulement au Sénégal
Le 2025-07-10 17:13:33
Pouye
que des bla bla
Le 2025-07-10 17:10:04

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

2 commentaires
Penda
l'inflation est un problème mondial pas seulement au Sénégal
Le 2025-07-10 17:13:33
Pouye
que des bla bla
Le 2025-07-10 17:10:04

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top