Les marabouts aggravent le problème : Infertilité au Sénégal - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Santé | Par Eva | Publié le 11/07/2025 08:07:00

Les marabouts aggravent le problème : Infertilité au Sénégal

Un fléau silencieux ronge de nombreux foyers au Sénégal : l’infertilité. Entre incompréhension sociale, souffrances psychologiques et manque de moyens pour accéder à la procréation médicalement assistée, les couples se débattent dans une détresse souvent tue. Cependant, au-delà des obstacles médicaux et économiques, un autre facteur aggrave considérablement la situation : l’influence persistante et néfaste des croyances ancestrales et des pratiques de médecine traditionnelle.

Au Sénégal, avoir un enfant n’est pas seulement un désir personnel ; c’est un impératif social. Dès les premières années de mariage, les familles, en particulier les belles-familles, guettent les premiers signes de grossesse. L’infertilité est perçue comme une anomalie, une malédiction, souvent portée à tort par la femme. Cette pression sociale, conjuguée à des croyances tenaces, pousse bon nombre de couples à se tourner vers des pratiques traditionnelles inefficaces, voire dangereuses.

Le cas de Fatma, qui a eu recours à la médecine traditionnelle en parallèle de la médecine moderne. Malheureusement, cette double approche, loin de lui apporter une solution, semble n’avoir fait que prolonger son calvaire. Ce cas est emblématique d’un phénomène plus large : de nombreux guérisseurs, sans la moindre base scientifique, proposent des décoctions, des fumigations ou des rituels prétendument capables de « guérir » la stérilité. Ces pratiques, non régulées, exposent les patientes à des complications médicales, des pertes de temps précieuses et des dépenses considérables.

La médecine traditionnelle au Sénégal n’est soumise à aucun contrôle rigoureux. Or, derrière les herbes médicinales, ce sont parfois des charlatans qui prospèrent sur la détresse humaine. Pire encore, ces pratiques détournent les couples des vraies solutions médicales, notamment les examens de fertilité, les traitements hormonaux ou la PMA. Pendant ce temps, le temps biologique passe, la fertilité décline, et les tensions dans les foyers s’accentuent.

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Outre les traitements douteux, ce sont surtout les interprétations culturelles de l’infertilité qui posent problème. L’obsession du “ndey” (mère) dans l’imaginaire social sénégalais fait peser tout le poids de l’échec sur la femme. Le cas d’Astou, accusée d’être « porteuse de malchance » par sa belle-famille, en est une illustration tragique. Sous la pression, son mari prend une seconde épouse. Cette dernière tombe enceinte, renforçant les croyances populaires au détriment de toute vérité médicale : la fertilité masculine, pourtant en cause dans de nombreux cas, est totalement éludée.

Dans plusieurs pays, la médecine traditionnelle est encadrée, voire intégrée dans les politiques de santé publique avec des règles claires. Au Ghana ou en Afrique du Sud, des associations médicales traditionnelles collaborent avec les hôpitaux. Ce n’est pas le cas au Sénégal, où règne l’anarchie dans ce domaine. De plus, dans des sociétés où l’éducation sexuelle est mieux diffusée, les causes de l’infertilité sont mieux comprises, et les stigmatisations sociales s’en trouvent atténuées.

L’infertilité est une épreuve assez lourde en elle-même pour que l’on y ajoute des humiliations, des fausses croyances et des pratiques inefficaces. Il est temps que l’État prenne ses responsabilités en régulant strictement la médecine traditionnelle, en subventionnant l’accès à la PMA, et en lançant de vastes campagnes d’éducation pour démystifier la fertilité. Les croyances ancestrales, aussi respectables soient-elles culturellement, ne doivent pas se substituer à la science. Les couples sénégalais méritent mieux qu’un chemin de croix pavé d’ignorance.

Que la médecine reprenne ses droits face aux superstitions, pour que les foyers ne se brisent plus dans le silence et le désespoir.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 11/07/202
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Samba
deuk bi dal djiguén gni rek nioy souffrir
Le 2025-07-11 16:59:05
Oumy
Niak gem yalla rk
Le 2025-07-11 15:29:33

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