Le drame survenu à Atlanta, où le jeune Babacar Coulibaly, un Sénégalais de 17 ans, a été abattu devant son domicile familial, a plongé la communauté sénégalaise des États-Unis dans la douleur. Ce fait divers tragique n’est pas un cas isolé. Pourtant, face à ces drames à répétition, l’État sénégalais semble s’enfermer dans un silence inquiétant. L’État du Sénégal fait preuve d’un grave manquement en matière de protection de ses citoyens vivant à l’étranger.
La diaspora sénégalaise représente une part essentielle du tissu national. Elle contribue activement à l’économie du pays, à travers des milliards de francs CFA envoyés chaque année. Elle participe aussi à la diplomatie populaire et au rayonnement du Sénégal à travers le monde. En retour, elle est en droit d’attendre la protection et le soutien de son État d’origine. Or, ces dernières années, les cas de Sénégalais tués ou agressés à l’étranger se multiplient sans réponse proportionnée ni mesures concrètes de l’État.
Le cas de Babacar Coulibaly n’est malheureusement qu’un épisode de plus dans une longue série de tragédies impliquant des Sénégalais à l’étranger. À chaque drame, les autorités sénégalaises se contentent de formules creuses de « compassion » et de promesses sans lendemain. Aucune cellule dédiée à la sécurité des expatriés n’a été mise en place, aucun renforcement de la présence consulaire dans les zones à risque n’est visible, et les familles des victimes se retrouvent seules à affronter le chagrin, les démarches et l’indifférence.
Manque d’anticipation diplomatique : Aucun mécanisme d’alerte, de médiation ou d’accompagnement des familles n’a été instauré pour faire face aux actes de violence subis par les Sénégalais de la diaspora.
Absence de politique de protection consulaire : Les services consulaires sénégalais sont souvent démunis, sous-équipés, et dépassés face à des cas aussi graves. À Atlanta comme ailleurs, ils brillent plus souvent par leur silence que par leur efficacité.
Cas similaires dans d’autres pays : En France, un jeune Sénégalais a été poignardé à Marseille il y a quelques mois. En Italie, des cas d’agressions racistes visant des Sénégalais ont été signalés. Aucun communiqué fort, aucune mesure de soutien diplomatique ou judiciaire n’a été prise par l’État.
D’autres pays africains, comme le Nigeria ou le Ghana, ont mis en place des cellules de crise et des mécanismes de réponse rapide en cas d’atteinte à leurs ressortissants. Le Nigeria, notamment, a plusieurs fois interpellé publiquement les autorités étrangères et exigé des enquêtes transparentes. Le Sénégal, lui, semble se satisfaire de rester spectateur.
Le silence de l’État sénégalais face à la mort tragique de Babacar Coulibaly est une insulte à la douleur de sa famille et à la dignité de toute la diaspora. Nos autorités doivent rompre avec cette passivité honteuse. Protéger nos compatriotes à l’étranger ne doit plus être une option, mais un devoir régalien.
Le gouvernement sénégalais doit établir en urgence une politique claire de protection de sa diaspora, renforcer la diplomatie consulaire et à faire entendre sa voix chaque fois qu’un Sénégalais est victime d’injustice à l’étranger. Ne laissons plus nos morts sombrer dans l’oubli et nos vivants dans la peur.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Baye Zale.
Mis en ligne : 11/07/2025
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