Le 9 juillet 2024, Mamadou Billo Bah et Oumar Sylla, alias Foniké Menguè, deux figures emblématiques du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), sont enlevés alors qu’ils s’apprêtaient à organiser une manifestation contre la junte militaire. Un an plus tard, ces opposants disparus en Guinée n’ont donné aucun signe de vie.
Ce silence prolongé, combiné au mutisme des autorités, symbolise la trahison d’un espoir démocratique porté par Mamadi Doumbouya lors de son arrivée au pouvoir. La transition tant espérée s’est muée en une machine de répression froide et systématique.
Lorsque le colonel Mamadi Doumbouya renversa Alpha Condé en septembre 2021, nombreux furent les citoyens à croire à une refondation du pays. La junte promettait alors une justice indépendante, une liberté d’expression restaurée et un retour rapide à l’ordre constitutionnel. Pourtant, quatre années plus tard, ce discours n’a servi qu’à maquiller l’instauration progressive d’un régime autoritaire, où les opposants disparus en Guinée deviennent les nouvelles victimes d’un système répressif.
L’enlèvement de Foniké Menguè et Billo Bah n’est pas un acte isolé. Il s’inscrit dans une série d’enlèvements ciblés de militants, de journalistes, d’avocats ou de figures critiques du régime. Tous partagent un même destin : arrestations sans mandat, détentions secrètes, et parfois torture. Les témoignages désignent souvent les forces spéciales ou la gendarmerie comme auteurs. À ce jour, plusieurs opposants disparus en Guinée n’ont jamais été localisés, et aucune enquête sérieuse n’a abouti. Des lieux comme les îles de Loos, ancien site de bagne colonial, seraient même utilisés à nouveau pour enfermer ces voix dissidentes, dans l’opacité la plus totale.
Face aux demandes légitimes des familles, des avocats et des ONG, les autorités guinéennes persistent dans le déni ou le silence. Ni les épouses, ni les témoins des enlèvements n’ont été entendus par la justice. Le procureur a ouvert une enquête… une semaine après les faits, sans suite concrète. Des responsables comme Amara Camara ou Ousmane Gaoual Diallo vont jusqu’à minimiser ces actes, assimilant les opposants disparus en Guinée à une simple « narration d’opposants » visant à discréditer l’État. Une telle posture est indigne d’une transition censée conduire vers la démocratie.
Ce scénario de transition dévoyée n’est pas unique. Le Mali et le Burkina Faso vivent des situations similaires, où les militaires, après avoir renversé un pouvoir civil en promettant la restauration de l’État de droit, ont fini par instaurer un pouvoir de plus en plus autoritaire. En Guinée aussi, la promesse s’est effondrée, laissant place à une logique de peur, d’enlèvement et de silence imposé.
Les opposants disparus en Guinée ne sont pas de simples noms : ils incarnent une lutte pour les libertés fondamentales, pour la parole libre, pour la démocratie. Chaque jour qui passe sans qu’une lumière soit faite sur leur sort est une gifle à la conscience collective du pays. Il est de notre devoir, en tant que citoyens, journalistes, avocats, et membres de la communauté internationale, de refuser que l’arbitraire devienne la norme.
La transition guinéenne devait redonner confiance. Elle a ravivé les mécanismes de la peur. Il ne faut plus se taire. Il faut exiger justice pour les opposants disparus en Guinée.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Moussa Diallo.
Mis en ligne : 11/07/2025
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