Les étrangers en danger en Arabie Saoudite : Droits humains bafoués - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 14/07/2025 07:07:15

Les étrangers en danger en Arabie Saoudite : Droits humains bafoués

Le ministère de l’Intérieur saoudien a récemment annoncé l’exécution de deux ressortissants éthiopiens pour trafic de drogue, portant à 189 le nombre total de personnes exécutées dans le royaume depuis janvier 2025, dont 101 étrangers. Cette politique répressive constitue une violation flagrante des normes internationales relatives aux droits humains et s’inscrit dans une logique de dissuasion brutale.

Après un moratoire temporaire de trois ans sur les exécutions pour infractions liées aux stupéfiants, les autorités saoudiennes ont relancé ces pratiques en 2022.

Depuis, le rythme s’accélère de manière alarmante. En 2024, 338 personnes ont été exécutées, soit presque le double du chiffre de 2023. En 2025, ce cap pourrait être dépassé bien avant la fin de l’année. Les ressortissants étrangers, souvent les plus vulnérables face à un système judiciaire opaque, sont les principales victimes de cette politique. Selon Amnesty International, environ 75 % des exécutions liées à la drogue entre 2014 et 2025 concernaient des non-Saoudiens.

Ces exécutions posent un grave problème d’équité. Les étrangers accusés de crimes liés à la drogue ne bénéficient que rarement d’un procès équitable. Ils sont confrontés à des barrières linguistiques, à l’absence d’une représentation juridique digne et à un accès restreint aux ressources diplomatiques. Les procédures sont peu transparentes, les aveux souvent obtenus sous la contrainte et les verdicts rarement révisés. Le droit à un procès équitable, inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, est bafoué de manière systématique.

L’Arabie Saoudite est signataire de plusieurs conventions internationales relatives aux droits humains, dont la Convention contre la torture et la Convention sur les droits de l’enfant. Bien que le pays ne soit pas partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, il est tenu, selon les normes du droit international coutumier, de respecter certaines obligations fondamentales. Or, le recours à la peine de mort pour des crimes non violents, tels que le trafic de drogues, viole les standards établis par le Comité des droits de l’homme des Nations unies.

Tandis que le prince héritier Mohammed ben Salmane multiplie les efforts pour redorer l’image du royaume à travers la « Vision 2030 » promouvant une société moderne, tolérante et tournée vers l’avenir, la réalité judiciaire saoudienne raconte une toute autre histoire. L’autorisation de festivals et de concerts ne peut masquer la persistance d’un appareil répressif qui tue presque quotidiennement, parfois pour des actes aussi mineurs que la possession de cannabis.

L’indignation ne suffit plus. Il faut que la communauté internationale agisse avec fermeté. Les partenaires diplomatiques et économiques de Riyad doivent conditionner leurs relations au respect des droits fondamentaux. Les organisations internationales doivent accroître la pression, exiger la transparence des procédures judiciaires et réclamer un moratoire total sur la peine de mort, en particulier pour les infractions non violentes.

L’Arabie Saoudite ne peut continuer à imposer la peine capitale comme outil de gouvernance sans en assumer le coût moral et diplomatique. Le maintien d’une telle politique va à l’encontre des normes universelles de justice, d’humanité et de dignité. Il faut exiger une condamnation ferme de ces pratiques et à une mobilisation citoyenne mondiale pour défendre la vie et les droits de ceux que l’on exécute injustement.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Aissatou Sakho.
Mis en ligne : 14/07/2025

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