Vendredi 11 juillet, le chef d’état-major français, Thierry Burkhard, a affirmé que la Russie considère désormais la France comme « son principal adversaire en Europe ». Cette déclaration, bien que grave, n’a suscité qu’un écho politique et médiatique limité. Pourtant, derrière les mots, c’est un signal d’alarme qui est lancé. En tant que puissance nucléaire, la France donne l’illusion d’être protégée. Mais la réalité est tout autre : face aux attaques hybrides russes, elle se révèle vulnérable, mal préparée et, pire encore, passive. L’État français sous-estime dangereusement la menace russe.
Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie a intensifié ses actions non conventionnelles contre les pays européens. La France, soutien militaire et diplomatique de Kyiv, en paie le prix : cyberattaques, désinformation ciblée, ingérence politique, campagnes de déstabilisation en Afrique francophone. Pourtant, à l’intérieur comme à l’international, Paris continue de jouer les équilibristes, préférant le ton diplomatique aux actions concrètes.
Le général Burkhard dresse un tableau inquiétant mais sans surprise : sabotage d’infrastructures, espionnage spatial, intrusion de sous-marins, manipulations médiatiques… Tous les ingrédients de la guerre hybride sont là. Mais que fait la France ? Trop peu. Nos infrastructures critiques restent perméables, notre souveraineté numérique est défaillante, et la réponse politique se limite souvent à des condamnations symboliques ou à des ajustements cosmétiques. Ce n’est pas un hasard si Moscou cible spécifiquement la France : elle sait pertinemment que nos défenses sont friables et que notre réaction sera tardive et molle.
Cybersécurité défaillante : Malgré les alertes de l’ANSSI, la France accuse un retard alarmant en matière de sécurité informatique, particulièrement dans le secteur public et les PME. Des hôpitaux aux administrations, les cyberattaques prolifèrent.
Contre-espionnage affaibli : Les réformes successives et les coupes budgétaires ont fragilisé nos services de renseignement intérieur. Les réseaux d’influence russes, eux, opèrent librement sur notre sol et sur les réseaux sociaux.
Désinformation incontrôlée : L’inaction face aux campagnes de propagande russes, notamment en Afrique, mine la diplomatie française. Le narratif pro-russe séduit de plus en plus d’opinions publiques, faute d’une riposte stratégique de Paris.
Failles militaires et technologiques : Alors que la Russie multiplie les manœuvres de satellites offensifs, la France reste sur la défensive, incapable de dissuader ou de neutraliser ces menaces spatiales.
L’Estonie, petit pays frontalier de la Russie, a massivement investi dans sa cyberdéfense dès 2007. Aujourd’hui, elle est un modèle reconnu mondialement. La Finlande, quant à elle, a renforcé son appareil sécuritaire, tout en maintenant une mobilisation citoyenne active contre la désinformation. La France, puissance mondiale autoproclamée, pourrait s’en inspirer. Au lieu de cela, elle campe sur ses lauriers nucléaires, oubliant que la guerre moderne ne se joue plus uniquement sur les champs de bataille.
La France doit cesser de sous-estimer les capacités de nuisance de la Russie. La guerre hybride est là, insidieuse, constante, et dangereusement efficace. L’arrogance stratégique de nos élites, convaincues que notre dissuasion nucléaire suffit à tout, devient un luxe que nous ne pouvons plus nous permettre. Si l’État ne prend pas enfin des mesures structurelles, renforcées, coordonnées et visibles, alors il faudra se préparer à subir et perdre une guerre que l’on refuse même de nommer.
Il faut revoir entièrement notre doctrine de sécurité nationale. Une mobilisation générale des moyens technologiques, humains, budgétaires et législatifs est nécessaire. La France doit se réveiller avant qu’il ne soit trop tard.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Laurent.
Mis en ligne : 15/07/2025
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