Ce 11 juillet, Xavier Bertrand, président LR des Hauts-de-France, n’a pas mâché ses mots à l’égard du Rassemblement national (RN), réagissant aux accusations de « harcèlement judiciaire » brandies par le parti d’extrême droite après les perquisitions menées à son siège. Ces opérations, liées à une enquête sur la gestion des fonds publics du RN et le financement de plusieurs campagnes électorales, relancent une interrogation légitime : le RN est-il vraiment apte à gouverner un pays comme la France ? Au vu des antécédents judiciaires de ses dirigeants et de leur rhétorique victimisante, ce parti ne présente pas les garanties nécessaires pour inspirer confiance et exercer le pouvoir avec intégrité.
L’affaire actuelle s’inscrit dans une longue série de démêlés judiciaires pour le RN. Cette fois-ci, les enquêteurs s’intéressent à de possibles irrégularités dans le financement de la présidentielle et des législatives de 2022, ainsi que des européennes de 2024. En réponse, Jordan Bardella dénonce un « acharnement judiciaire, politique et financier ». Mais cette posture défensive, presque systématique, masque difficilement la réalité : le RN est régulièrement épinglé pour sa gestion opaque des fonds publics.
On se souvient de l’affaire des kits de campagne de 2012, qui a valu au RN une condamnation pour recel d’abus de biens sociaux. En 2024, une amende de 250.000 euros a été prononcée contre le parti. Plus récemment encore, Marine Le Pen a été condamnée en première instance à cinq ans d’inéligibilité pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires européens.
Plutôt que de répondre sur le fond, le RN préfère invoquer des théories complotistes et se poser en victime du « système ». Cette stratégie n’est pas nouvelle : elle sert à galvaniser une base électorale convaincue que les institutions sont biaisées contre elle. Mais dans un État de droit, refuser de reconnaître la légitimité des procédures judiciaires n’est pas une posture anodine : c’est une menace directe au fonctionnement des institutions républicaines.
Jean-Philippe Tanguy, député RN, évoque un « espionnage » politique, sans fondement. À l’heure où la justice agit sur la base de faits et d’enquêtes, ce discours contribue à semer le doute sur les contre-pouvoirs démocratiques, alors que ceux-ci sont justement essentiels à toute gouvernance saine.
À l’étranger, des cas similaires ont montré à quel point des partis impliqués dans des scandales financiers affaiblissent durablement la démocratie. En Italie, le mouvement populiste de Silvio Berlusconi a laissé des séquelles profondes sur la confiance institutionnelle. Aux États-Unis, les soupçons d’interférences étrangères ou de financement illégal autour de certaines campagnes ont entaché le débat démocratique.
Il est légitime d’attendre d’un parti aspirant au pouvoir qu’il respecte les règles du jeu démocratique, qu’il gère les deniers publics avec rigueur et qu’il accepte les décisions de justice avec responsabilité. En multipliant les attaques contre les institutions et en se refusant à toute autocritique, le RN démontre une incapacité structurelle à gouverner.
Le Rassemblement national, loin d’incarner une alternative crédible, cumule les casseroles judiciaires, les postures victimaires et les atteintes au respect des institutions. Son rapport trouble à l’argent public, doublé de condamnations récurrentes de ses dirigeants, jette un doute sur sa capacité à gérer les affaires de l’État. Il faut de reconnaître que ce parti n’est pas digne de la confiance des Français, ni de la responsabilité du pouvoir. Le vernis de l’antisystème ne saurait dissimuler plus longtemps les fissures d’un parti miné par ses propres contradictions. Le choix est clair : la France mérite mieux que le RN.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Xavier.
Mis en ligne : 16/07/2025
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