Dans une récente sortie, le Premier ministre Ousmane Sonko a tenu des propos d’une violence verbale inédite à l’égard de la société civile, qualifiant certains de ses membres de « fumiers ». Cette déclaration, qui a secoué les réseaux sociaux, révèle bien plus qu’un simple emportement : elle confirme une dérive inquiétante.
Depuis son accession au pouvoir aux côtés du président Bassirou Diomaye Faye, Ousmane Sonko tente de faire croire à un nouveau départ politique pour le Sénégal. Pourtant, les tensions entre le pouvoir et une partie de la population, notamment les acteurs de la société civile, n’ont jamais été aussi vives. Alors qu’on espérait tourner la page des violences de 2021 à 2024, les discours incendiaires reviennent, et avec eux, les craintes d’un retour à la confrontation.
En s’en prenant violemment à la société civile en des termes indignes d’un Premier ministre, Ousmane Sonko montre son vrai visage : celui d’un homme incapable de tolérer la critique. Au lieu d’apaiser, il attise les braises d’un conflit larvé. En insinuant que la société civile outrepasse ses fonctions, Sonko nie tout simplement son rôle de contre-pouvoir démocratique, essentiel dans tout État de droit. Pire encore, il menace d’« agir lui-même » si le président ne le fait pas. Quelle séparation des pouvoirs reste-t-il quand un Premier ministre s’arroge le droit d’agir au-delà de ses fonctions ?
Mépris pour le pluralisme démocratique : en insultant la société civile, Sonko méprise la diversité d’opinions qui fonde toute démocratie. Le Sénégal n’est pas une dictature où seul le pouvoir a droit à la parole.
Menace à la stabilité nationale : en évoquant une zone sensible et en adoptant un ton de plus en plus ethnique dans ses discours, Sonko joue avec le feu. Ces propos peuvent réveiller de vieux démons et menacer dangereusement la cohésion nationale.
Injustice envers les 46 % : ceux qui n’ont pas voté pour le duo Diomaye-Sonko méritent aussi le respect. Le discours actuel du Premier ministre laisse entendre que seuls les partisans du pouvoir ont droit à la parole une logique excluante et antidémocratique.
Dans des pays comme le Ghana ou le Cap-Vert, la société civile est respectée comme un partenaire essentiel, même en cas de désaccord. Jamais on n’a entendu un chef de gouvernement de ces nations insulter aussi grossièrement ceux qui questionnent ou critiquent l’action publique. Ce contraste met en lumière le manque de maturité politique et de maîtrise d’Ousmane Sonko.
Ousmane Sonko ne peut pas continuer à franchir toutes les limites sans réaction. Le Sénégal a payé trop cher en vies humaines, en divisions sociales et en instabilité pour qu’on laisse passer ces outrances. Il faut dire non à la violence verbale, non à l’arrogance du pouvoir, non à la mise à l’écart de la société civile.
Citoyens, journalistes, acteurs politiques, activistes : ne restons pas silencieux. Face à cette dérive autoritaire, il faut s’unir pour défendre les fondements de notre République. Car quand un leader commence par insulter, il finit toujours par réprimer.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mansour Diop.
Mis en ligne : 18/07/2025
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