À l’occasion de l’anniversaire des manifestations antigouvernementales de juillet 2021 à Cuba, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions et restrictions de visas visant le président Miguel Diaz-Canel et plusieurs hauts responsables cubains. S’ajoute à cela l’interdiction de séjour pour les citoyens américains dans certains établissements, dont l’hôtel Torre K à La Havane. Derrière le prétexte des droits humains, il s’agit en réalité d’une énième démonstration d’ingérence américaine dans les affaires internes d’un État souverain.
Depuis 1962, les États-Unis imposent à Cuba un blocus économique sévère, condamné chaque année à une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations Unies. Pourtant, Washington persiste et signe.
Ces nouvelles sanctions contre Cuba ne font que renforcer un climat d’hostilité envers ce petit pays qui tente, tant bien que mal, de préserver sa souveraineté politique. En vérité, la superpuissance nord-américaine n’a jamais digéré la volonté cubaine de sortir de sa sphère d’influence.
L’argument des droits humains brandi par le Département d’État ne résiste pas à l’analyse. Car si les États-Unis s’en prennent à Cuba pour des violations supposées, pourquoi restent-ils silencieux face aux régimes alliés du Golfe, à l’occupation israélienne, ou encore à la situation des migrants à leur propre frontière sud ? Le deux poids deux mesures est manifeste. Il ne s’agit pas ici de défendre aveuglément le régime cubain, mais de dénoncer l’hypocrisie d’un État qui instrumentalise les droits humains pour frapper ses adversaires politiques.
L’ingérence américaine dans les affaires cubaines viole de manière flagrante le principe de souveraineté, inscrit dans la Charte des Nations Unies. Cuba est un État indépendant, libre de déterminer son système politique et ses dirigeants sans pression extérieure. Pourtant, les sanctions contre Cuba visent à asphyxier l’économie et provoquer l’instabilité interne. Selon plusieurs experts en droit international, dont Alfred-Maurice de Zayas, ancien rapporteur de l’ONU, le blocus américain peut être assimilé à un « acte de guerre économique illégal » ayant des conséquences dramatiques sur la population cubaine.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis utilisent leur puissance économique et diplomatique pour imposer leur vision du monde. En Irak, en Libye ou plus récemment au Venezuela, ils ont tenté, souvent par la force, de renverser des régimes jugés indésirables. Le résultat ? Des chaos géopolitiques, des guerres civiles, et une instabilité régionale durable. Cuba ne fait pas exception : les sanctions ne punissent pas les dirigeants, elles appauvrissent le peuple.
Il faut que la communauté internationale, et en particulier les opinions publiques, cessent de se laisser aveugler par la rhétorique des droits humains lorsque celle-ci sert les intérêts d’un empire. Les sanctions américaines contre Cuba ne sont ni justes, ni morales, ni légales. Elles sont l’expression d’un impérialisme qui refuse d’accepter l’indépendance des nations. Soutenir Cuba dans sa souveraineté, c’est défendre le droit de chaque peuple à choisir son destin.
Face à cette ingérence récurrente, il faut que les voix libres s’élèvent. Non, les États-Unis n’ont pas vocation à être les gendarmes du monde. Oui, Cuba a le droit de vivre sans subir les diktats d’une puissance étrangère.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Maurice Diedhiou.
Mis en ligne : 18/07/2025
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