Alors que le bitcoin franchit un seuil historique de 123 205 dollars, porté par la confiance grandissante des investisseurs et un soutien politique assumé, notamment de l’administration Trump, il devient urgent de s’interroger sur les conséquences profondes de cette ascension fulgurante. Loin d’être un progrès salutaire pour la finance mondiale, cette dynamique pose de sérieuses menaces sur la stabilité économique globale.
Le marché des cryptomonnaies atteint aujourd’hui une capitalisation d’environ 3 800 milliards de dollars, équivalente à celle d’une entreprise comme Apple. Une envolée rendue possible par une forte demande des investisseurs institutionnels, l’essor technologique et l’absence, jusqu’ici, d’un encadrement rigoureux. La Chambre des représentants américaine s’apprête d’ailleurs à examiner trois projets de loi favorables au secteur, dont le Genius Act et le Clarity Act. Ce soutien politique sans nuance renforce l’euphorie du marché, mais occulte les risques sous-jacents.
La multiplication des cryptomonnaies crée une forme de concurrence directe avec les devises nationales. Dans plusieurs pays à économie fragile, comme le Venezuela ou le Nigeria, on a déjà vu des populations se détourner de leurs monnaies nationales au profit du bitcoin. Ce phénomène aggrave l’instabilité économique et sape l’autorité des banques centrales, dont la mission première est précisément de réguler la monnaie. Si le phénomène s’étend, il pourrait provoquer un éclatement du système monétaire mondial tel que nous le connaissons.
Le bitcoin, de par sa nature décentralisée, échappe aux leviers classiques des politiques monétaires. Les banques centrales, comme la BCE ou la Réserve fédérale, ne peuvent influencer ni son émission, ni sa valeur. Cela les prive d’un outil crucial en cas de crise économique. Dans un monde où les actifs numériques dominent, comment contrôler l’inflation, réguler les taux d’intérêt ou relancer la consommation ? La généralisation du bitcoin compromettrait gravement la capacité des États à agir en période de turbulence.
Le bitcoin n’est pas seulement instable ; il est volatile. Sa valeur peut fluctuer de 20 % en quelques jours, sans raison apparente. Si les grandes banques ou les fonds de pension investissent massivement dans un actif aussi imprévisible, une chute brutale pourrait déclencher une crise systémique, comme celle de 2008. On remplacerait alors les subprimes par les cryptos, sans avoir tiré la moindre leçon de l’histoire.
En 2001, l’Argentine a vécu une crise monétaire désastreuse, en partie due à un arrimage trop rigide de sa monnaie au dollar. Aujourd’hui, des pays encouragent la circulation du bitcoin sans cadre clair. La promesse de liberté monétaire cache en réalité un engrenage de dépendance à une technologie non régulée, dominée par quelques acteurs privés.
Sous ses airs de modernité, le bitcoin constitue une menace sérieuse pour l’équilibre économique mondial. En affaiblissant les monnaies nationales, en privant les banques centrales de leurs outils traditionnels et en accentuant les risques de crise financière, il impose aux gouvernements et aux citoyens une vigilance absolue.
Il est urgent que la communauté internationale élabore un cadre strict et coordonné pour encadrer le développement des cryptomonnaies. La fascination pour l’innovation ne doit jamais se faire au détriment de la stabilité économique.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 18/07/2025
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