Depuis plusieurs années, le Sénégal est le théâtre d’un affaiblissement progressif de ses institutions républicaines. Des procès à forte charge politique, des arrestations controversées et une justice perçue comme instrumentalisée ont jeté le doute sur la réalité de la séparation des pouvoirs au Sénégal. De nombreuses voix de la société civile et des ONG ont dénoncé un climat où les décisions judiciaires semblent répondre aux intérêts du pouvoir exécutif. Dans ce cadre, les propos de Daby Pouye apparaissent déconnectés de la gravité des faits.
En déclarant avoir « confiance en la justice de [son] pays », Daby Pouye adopte une position qui pourrait rassurer en surface, mais qui échoue à adresser le cœur du problème : la remise en cause flagrante de la séparation des pouvoirs au Sénégal. En omettant de nommer les véritables causes de la défiance populaire notamment les interférences politiques dans les affaires judiciaires il minimise l’ampleur de la crise démocratique en cours. Son discours modéré entretient ainsi une forme d’ambiguïté nuisible.
La modération devient une fuite : Face à la menace qui pèse sur la séparation des pouvoirs au Sénégal, toute posture neutre devient une manière de contourner les responsabilités. Il ne s’agit plus d’espérer des améliorations, mais de dénoncer clairement les abus.
Un système fragilisé par le pouvoir exécutif : L’intrusion du politique dans le judiciaire mine la confiance citoyenne. Le modèle républicain, fondé sur la séparation des pouvoirs au Sénégal, ne peut survivre à de telles dérives sans réaction ferme.
L’heure n’est plus à l’euphémisme : Dans un contexte où les droits fondamentaux sont menacés, les personnalités publiques doivent parler vrai. Ce que le peuple attend, ce ne sont pas des paroles apaisantes, mais des prises de position courageuses pour défendre la séparation des pouvoirs au Sénégal.
Le cas du Sénégal n’est pas isolé. En Guinée, en Turquie ou encore en Tunisie, l’affaiblissement de la séparation des pouvoirs a souvent commencé par une justice muselée, suivie d’un effondrement de la légitimité démocratique. Dans ces pays, les appels à l’apaisement ont fréquemment couvert des reculs graves en matière de libertés publiques. Le Sénégal, s’il persiste dans cette voie, pourrait subir le même sort.
La séparation des pouvoirs au Sénégal est en péril. Dans ce contexte, le discours modéré de Daby Pouye apparaît comme un écran de fumée. Il est certes louable de prôner le dialogue, mais encore faut-il qu’il serve la vérité. Or, la vérité, aujourd’hui, c’est qu’une partie de l’élite détourne le regard pendant que les fondements de notre République se fissurent.
Protéger la séparation des pouvoirs au Sénégal n’est plus une option, c’est une obligation démocratique. Que chaque citoyen, intellectuel ou décideur prenne position. Car rester neutre, c’est déjà choisir son camp.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Talla Fall.
Mis en ligne : 18/07/2025
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