Côte d'Ivoire : Un procès politique déguisé en justice - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 19/07/2025 01:07:00

Côte d'Ivoire : Un procès politique déguisé en justice

Côte d’Ivoire, le 14 juillet 2025, le tribunal de première instance d’Abidjan a vu le procureur requérir 20 ans de prison contre Abdoulaye Fofana, ancien aide de camp de Guillaume Soro, pour « complot contre l’autorité de l’État et constitution de bandes armées ». Pourtant, au vu des éléments exposés, ce procès soulève de sérieuses interrogations quant à son impartialité.

Depuis la rupture entre Guillaume Soro et le président Alassane Ouattara, l’ancien président de l’Assemblée nationale vit en exil, poursuivi par une cascade de procédures judiciaires. Ses proches, eux aussi, subissent une traque judiciaire systématique. Abdoulaye Fofana, après trois ans d’exil en France, est revenu en Côte d’Ivoire en mai 2022 pour des raisons familiales. Son arrestation et les charges qui en découlent s’inscrivent dans un contexte plus large de répression contre l’opposition ivoirienne.

Le procès de Fofana semble reposer sur des fondements fragiles. Les accusations de tentative de coup d’État s’appuient sur des déclarations non vérifiées, parfois même rétractées. Aucun plan concret n’a été démontré, aucun moyen logistique saisi. Le seul élément tangible évoqué par le parquet est la visite de Fofana à d’anciens camarades militaires. Un comportement pour lequel aucune illégalité n’a été prouvée.

Le procureur ironise sur le passé de l’accusé, en insinuant sa « familiarité » avec les coups de force, alors même qu’aucun élément matériel ne vient étayer une quelconque volonté de subversion. Ce type de procès, fondé davantage sur des intentions supposées que sur des faits avérés, alimente le soupçon d’un procès politique.

Premièrement, comme le souligne son avocate Me Kadidja Touré, le dossier est creux : aucune arme, aucun plan, aucun témoignage solide. Les accusations se fondent sur des propos rapportés, puis retirés. Deuxièmement, la sélectivité de la justice ivoirienne est frappante : seuls les proches de Guillaume Soro semblent inquiétés, alors que d’autres figures politiques bénéficient d’une étonnante impunité. Enfin, l’acharnement judiciaire contre Soro et ses alliés traduit une volonté manifeste d’écarter toute opposition crédible à l’approche des échéances électorales.

Ce type de dérive n’est pas propre à la Côte d’Ivoire. On se souvient du traitement infligé à des opposants en Guinée sous Alpha Condé ou au Tchad après la mort d’Idriss Déby. Dans ces cas, les institutions judiciaires ont été utilisées pour neutraliser des adversaires politiques sous couvert de légalité. En Côte d’Ivoire, la répétition de ces procès à charge contre des figures critiques du régime actuel laisse craindre une dérive semblable.

L’affaire Abdoulaye Fofana illustre une dérive préoccupante : celle d’un pouvoir qui instrumentalise la justice pour disqualifier ses opposants. Ce procès ne repose sur aucune preuve tangible, mais s’inscrit dans une stratégie plus large d’étouffement de la dissidence politique. En démocratie, la justice ne doit jamais servir de bras armé au pouvoir exécutif. Il est impératif que le peuple ivoirien et les observateurs internationaux exigent une justice indépendante, équitable et respectueuse des droits fondamentaux.

Il faut dénoncer avec force cette mascarade judiciaire. L’opinion publique ivoirienne doit refuser de cautionner cette tentative de museler l’opposition. L’État de droit ne peut s’accommoder d’une justice aux ordres.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 19/07/2025

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