Le samedi 12 juillet, les avocats de Badara Gadiaga, chroniqueur à la TFM, ont tiré la sonnette d’alarme. Leur client, placé en détention à la police centrale de Dakar, fait l’objet d’une interdiction totale de visite, y compris de la part de ses propres conseils. Cette situation, exposée dans un communiqué officiel, révèle une atteinte grave aux droits fondamentaux. À la lumière de ces faits, il est impératif de dénoncer une mesure qui ne peut être interprétée que comme un abus manifeste de pouvoir, en totale contradiction avec les principes d’un État de droit et les garanties inhérentes à toute démocratie.
Le droit à la défense, garanti à toute personne placée en garde à vue ou en détention provisoire, est une pierre angulaire de la justice dans une démocratie.
Il assure que toute procédure judiciaire respecte la dignité humaine et la présomption d’innocence. Interdire aux avocats d’entrer en contact avec leur client, sans justification légale sérieuse, constitue une entrave flagrante à ce droit fondamental. Or, dans l’affaire Badara Gadiaga, c’est précisément cette situation qui se déroule sous nos yeux, sous la responsabilité directe des autorités policières.
L’ordre donné par le commissaire central de Dakar d’interdire toute visite, y compris des avocats, apparaît comme une mesure répressive, visant à museler la défense. Cette attitude est non seulement rétrograde, mais elle dénote un mépris inquiétant pour les garanties procédurales qui doivent encadrer toute détention. En privant Badara Gadiaga de ses droits les plus élémentaires, les autorités ne respectent pas seulement l’individu, mais portent atteinte à la confiance du public dans le système judiciaire. Cette forme d’isolement forcé peut être interprétée comme une tentative d’intimidation, une façon insidieuse de briser la capacité de défense du détenu, compromettant ainsi l’équité du procès à venir.
Ce traitement va à l’encontre des normes internationales que le Sénégal a ratifiées, notamment le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantit le droit à une défense effective. Il n’existe aucune transparence sur l’état de santé de Badara Gadiaga, ce qui fait craindre le pire quant à sa sécurité physique et morale. La suspension des visites des avocats constitue une violation grave de la séparation des pouvoirs : le rôle de la police n’est pas de priver un justiciable de son droit à la défense, mais de garantir la sécurité tout en respectant les droits individuels. L’absence de mécanismes de contrôle efficaces permet ici un glissement vers un exercice autoritaire, sans contrepoids.
Dans des pays démocratiques, toute mesure privative de liberté est encadrée par des règles strictes qui protègent le détenu contre les abus. Par exemple, en Europe, l’accès aux avocats est un droit inviolable, même en situation d’urgence. Des instances indépendantes surveillent la légalité des détentions et assurent la transparence des procédures. Le refus d’autoriser une visite d’avocat, sans motif sérieux et vérifiable, entraînerait immédiatement une intervention judiciaire. Ce contraste met en lumière le recul démocratique que représente la situation actuelle au Sénégal.
La société civile, les organisations de défense des droits humains et les institutions démocratiques doivent se saisir de cette affaire pour exiger la levée immédiate de l’interdiction des visites. Un État qui se permet d’écarter les avocats de la défense bafoue ses propres fondements et fragilise l’ensemble de son système judiciaire. Pour préserver la justice, il faut que les autorités se soumettent au contrôle démocratique, garantissent la sécurité juridique et respectent sans concession les droits fondamentaux. Il en va de la crédibilité même de notre République.
La détention de Badara Gadiaga révèle une situation alarmante, illustrant un abus de pouvoir de la police centrale de Dakar. L’interdiction arbitraire des visites, y compris par ses avocats, constitue une violation grave des droits fondamentaux, incompatible avec tout État de droit. Face à cette dérive autoritaire, il faut agir, rétablir le respect des garanties procédurales et assurer la protection de la défense pour tous. La justice ne doit pas être muselée, mais éclairée par la transparence et le respect des droits humains. Le moment est venu pour les autorités sénégalaises de démontrer leur engagement réel envers la démocratie, sous peine de perdre la confiance de leurs citoyens.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sidy Ndour.
Mis en ligne : 19/07/2025
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