Lundi dernier, lors de la 5e réunion ministérielle UE-Voisinage Sud à Bruxelles, les ministres des Affaires étrangères d’Israël et d’Égypte ont été interrogés sur la crise humanitaire à Gaza. Tandis que le ministre israélien Gideon Sa’ar affichait une totale confiance en l’inaction probable de l’Union européenne face aux allégations de violations de l’accord d’association, le ministre égyptien dépeignait une situation humanitaire « extrêmement horrible ».
Cette rencontre, censée marquer une étape diplomatique cruciale, révèle surtout l’incapacité politique flagrante de l’UE à prendre des mesures concrètes face à l’aggravation d’une crise humanitaire majeure.
Depuis les attaques du Hamas du 7 octobre et la riposte militaire israélienne qui s’en est suivie, la situation dans la bande de Gaza s’est dramatiquement détériorée. Le conflit a provoqué des milliers de morts, la destruction d’infrastructures vitales et une crise humanitaire sans précédent, exacerbée par les restrictions imposées sur les biens essentiels et les aides médicales. Dans ce contexte, l’Union européenne, censée être un acteur clé du multilatéralisme et des droits humains, se retrouve paralysée. La réunion de Bruxelles aurait pu être l’occasion de prendre des décisions fortes et cohérentes, mais la réalité est tout autre : l’UE semble manquer de volonté politique pour sanctionner Israël, notamment par la suspension des accords commerciaux ou des mesures restrictives à l’encontre des colonies.
Le ministre israélien Gideon Sa’ar n’a pas manqué de le souligner avec assurance, affirmant que « aucune de ces mesures ne sera adoptée ». Ce déni apparent de la possibilité d’une sanction révèle une réalité désolante : malgré des preuves accablantes de violations des droits internationaux, les États membres de l’Union européenne se dérobent à leur responsabilité. Cette inertie traduit un manque flagrant de courage politique, illustrant la double morale souvent reprochée à l’UE dans sa gestion du conflit israélo-palestinien.
Ce positionnement laisse perplexe, d’autant plus que la crise humanitaire à Gaza est évidente et largement documentée. L’argument israélien selon lequel le Hamas contrôlerait l’aide humanitaire pour s’enrichir, bien qu’il mérite une analyse critique, ne saurait justifier la paralysie européenne. La communauté internationale a le devoir d’agir pour protéger les civils et garantir un accès sans entrave à l’aide. Or, Bruxelles semble préférer ménager un allié stratégique au détriment des principes fondamentaux des droits humains. Cette posture est d’autant plus problématique qu’elle risque d’alimenter un cycle de violence, de radicalisation et d’injustice.
Rappelons la fermeté affichée par l’Union européenne dans d’autres dossiers internationaux. Lorsqu’il s’agit de la Russie ou du Belarus, par exemple, Bruxelles n’a pas hésité à imposer sanctions économiques sévères et restrictions diplomatiques. Pourquoi dès lors cette indulgence disproportionnée à l’égard d’Israël, alors même que la crise humanitaire à Gaza relève d’une urgence humanitaire extrême ? Cette incohérence dans l’application des principes internationaux mine la crédibilité de l’UE comme acteur global de paix et de justice.
L’Union européenne doit sortir de son immobilisme et assumer ses responsabilités. Il ne s’agit pas d’adopter une posture punitive irréfléchie, mais bien de mettre en œuvre des mesures qui garantissent le respect du droit international et protègent les populations civiles. Le statu quo, conforté par les déclarations confiantes d’Israël, est inacceptable. L’UE doit cesser de jouer la carte de la diplomatie tiède et engager une politique courageuse, cohérente et respectueuse des droits humains.
À l’heure où Gaza souffre, le silence ou l’inaction des puissances occidentales devient complice. L’Union européenne, en tant que gardienne des valeurs universelles, doit revoir sa stratégie et traduire ses paroles en actes concrets. Sans cela, elle se condamne à apparaître comme un acteur défaillant, incapable de peser sur un conflit qui réclame, plus que jamais, justice et humanité.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mathilde S.
Mis en ligne : 21/07/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
