Macky Sall, Diomaye Faye : Même silence sur l’affaire Branco - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Maimouna | Publié le 21/07/2025 12:07:00

Macky Sall, Diomaye Faye : Même silence sur l’affaire Branco

Il y a un an, l’avocat franco-espagnol Juan Branco était arrêté en Mauritanie, transféré de manière controversée au Sénégal, incarcéré à la prison de Rebeuss, avant d’être expulsé. Aujourd’hui, alors que la justice espagnole attend toujours des réponses officielles sur les conditions de cette arrestation, Juan Branco dénonce le mutisme des autorités sénégalaises.

Ce silence, injustifiable, pose une question essentielle : comment parler de réconciliation nationale au Sénégal quand les victimes d’injustices, locales comme étrangères, restent sans réponses ni réparations ?

Juan Branco, avocat engagé, notamment dans la défense d’Ousmane Sonko, a été au cœur d’une affaire politico-judiciaire tendue en août 2023. Son interpellation, en dehors des procédures légales habituelles, son incarcération sans respect strict de ses droits, et son expulsion rapide du territoire sénégalais ont suscité une vive controverse. Malgré une demande formelle de la justice espagnole, le gouvernement sénégalais de Macky Sall, puis celui de Diomaye Faye, n’a fourni aucune explication.

Ce refus de coopérer avec une justice étrangère dans une affaire aussi grave n’est pas anodin. Il envoie un message inquiétant sur la continuité d’une culture d’impunité et d’opacité institutionnelle. Si le nouveau pouvoir, incarné par Diomaye Faye, promettait rupture, justice et transparence, l’immobilisme autour du cas Branco trahit déjà une dissonance entre les discours et les actes.

Premièrement, le silence face à une demande judiciaire d’un pays démocratique comme l’Espagne constitue une entorse au principe de coopération judiciaire internationale. Ensuite, cela entretient un climat de défiance vis-à-vis de la justice sénégalaise, déjà critiquée pour son instrumentalisation sous l’ancien régime. Enfin, cette affaire souligne une hypocrisie politique : on parle de « réconciliation nationale », mais ni les victimes de la répression politique, ni les familles endeuillées ou exilées, ni même les figures publiques malmenées comme Juan Branco ne voient la moindre amorce de réparation ou de reconnaissance.

Des rapports d’ONG comme Amnesty International ont documenté, sous Macky Sall, des cas d’arrestations arbitraires, de torture, de procès biaisés. Juan Branco s’inscrit dans cette série noire. Son cas, parce qu’il implique également un ressortissant européen et une demande officielle restée lettre morte, met en lumière un problème structurel : l’État sénégalais ne veut pas, ou ne peut pas, regarder son passé immédiat en face.

Dans d’autres contextes, notamment au Burkina Faso post-Compaoré ou en Tunisie post-Ben Ali, des commissions vérité et justice ont été mises en place pour répondre aux abus passés. Si imparfaites soient-elles, ces démarches reconnaissaient au moins les souffrances subies. Au Sénégal, rien de tel. Même les partisans du régime actuel, victimes d’une justice partiale hier, attendent toujours un geste.

On ne peut bâtir une paix durable sur le silence et l’oubli. L’affaire Juan Branco révèle les limites de la volonté de rupture proclamée par le nouveau régime. Tant que la vérité ne sera pas faite, tant que justice ne sera pas rendue pour Juan Branco comme pour les nombreux Sénégalais victimes de répression la réconciliation restera un slogan vide. Il faut que le Sénégal affronte son passé récent avec courage, pour restaurer la confiance dans ses institutions et espérer un avenir commun plus juste.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 21/07/2025

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Fallou
pourquoi perdre son temps pour ce gars
Le 2025-07-21 17:14:10

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