Depuis plusieurs mois, une affaire inquiétante suscite l’indignation d’un nombre croissant de citoyens sénégalais, en particulier parmi la diaspora : 500 clients ayant acheté des terrains auprès de CDC Habitat, anciennement CGIS, se retrouvent sans livraison, sans information, sans recours concret. Malgré des paiements allant jusqu’à 100 millions FCfa par acquéreur, les sites sont à l’abandon.
CDC Habitat devait viabiliser et livrer 500 terrains dans un programme présenté comme structurant, à destination notamment de la classe moyenne et de la diaspora. Mais deux ans après le lancement, aucun avancement sérieux n’a été constaté. Le site est vide, à l’exception de quelques terrains bornés en façade. Pas de voirie, pas d’électricité intérieure, pas de division des lots. Le mutisme du Directeur général, Mamadou Fall, alimente le désarroi des acquéreurs. Pire encore, des appels auraient été récemment passés à certains clients pour leur réclamer des paiements supplémentaires au mètre carré, sans base légale.
Le bilan est sans appel :
50 milliards FCfa encaissés pour des terrains non livrés, 568 jours de retard à la date du 18 juillet 2025, 2,8 milliards FCfa de pénalités contractuelles impayées (10 000 FCfa/jour de retard par terrain).
Cette situation révèle de graves dysfonctionnements dans la gestion de CDC Habitat. Comment expliquer qu’aucun chantier n’ait démarré malgré les ressources disponibles ? Pourquoi les pénalités ne sont-elles pas appliquées ? Et surtout, pourquoi le directeur général reste-t-il silencieux face à une crise aussi grave ? Il devient urgent de repenser en profondeur la gestion de CDC Habitat, qui fait preuve ici d’une désinvolture inacceptable.
Opacité totale : aucun rapport d’avancement, aucune communication officielle, aucun calendrier révisé. Absence de mécanismes de contrôle : aucune autorité ne semble exiger des comptes à la direction de CDC Habitat. Traitement discriminatoire : tandis que l’État boucle rapidement la vente de terrains à la BOA pour 76 milliards FCfa, les 500 familles clientes de CDC Habitat attendent toujours une réponse.
Atteinte à la confiance publique : si la gestion de CDC Habitat est représentative des pratiques foncières au Sénégal, c’est l’ensemble du secteur qui est en péril.
Dans des pays comme le Rwanda ou le Maroc, des affaires similaires ont conduit à des sanctions, des audits publics et des compensations pour les victimes. La gestion de CDC Habitat, à l’inverse, semble bénéficier d’une impunité étonnante, malgré l’ampleur des fonds publics ou privés impliqués.
En somme, cette affaire constitue un scandale foncier dont la gravité n’a d’égale que l’indifférence apparente des responsables. La gestion de CDC Habitat apparaît aujourd’hui comme un cas d’école de mauvaise gouvernance, d’irresponsabilité, et de mépris envers les citoyens. Il ne s’agit pas seulement d’un chantier abandonné, mais d’un écroulement moral du service public.
J’en appelle à l’intervention urgente de l’État : audit complet, publication des états financiers, application des pénalités contractuelles, et, si nécessaire, remise en cause de la direction actuelle. Le silence ne peut plus être une stratégie. Le peuple sénégalais, la diaspora et les familles spoliées méritent la vérité, la justice, et des actes concrets.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fallou Fall.
Mis en ligne : 24/07/2025
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