Maison de l’ONU de Diamniadio : Le statu quo, un frein coûteux - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 30/07/2025 12:07:00

Maison de l’ONU de Diamniadio : Le statu quo, un frein coûteux

L’inauguration en 2023 de la Maison de l’ONU à Diamniadio, saluée à l’époque comme une avancée majeure pour le Sénégal et l’Afrique de l’Ouest, semble aujourd’hui figée dans une impasse. Ce complexe ultra-moderne, censé accueillir toutes les agences onusiennes dans un seul lieu et devenir un pôle stratégique de diplomatie et de tourisme d’affaires, reste inoccupé plus d’un an après sa livraison. À la lumière des tensions entre l’État sénégalais et l’Organisation des Nations unies autour des conditions d’occupation.

Le projet de la Maison de l’ONU, porté par l’ancien président Macky Sall, s’inscrit dans une volonté louable de positionner le Sénégal comme un hub diplomatique et économique en Afrique. En regroupant les agences onusiennes dans un cadre moderne à Diamniadio, proche de la zone économique spéciale, l’objectif était clair : stimuler des secteurs variés (hôtellerie, transports, télécoms, services) et renforcer l’influence régionale du pays. Ce type d’infrastructure est similaire à des sites tels que ceux d’Addis-Abeba en Éthiopie ou Genève en Suisse, qui jouent un rôle clé dans la diplomatie internationale.

Cependant, le différend actuel, où le Sénégal exige désormais un loyer pour la Maison de l’ONU afin de contribuer au remboursement d’un investissement colossal de 175 milliards FCFA, tandis que l’ONU refuse en invoquant les engagements antérieurs et le principe de continuité de l’État, bloque toute mise en œuvre concrète. Ce bras de fer menace de faire dérailler un projet qui pourrait être un levier de développement majeur.

À première vue, la position du gouvernement actuel semble justifiée : comment accepter qu’une institution internationale occupe un bâtiment si coûteux sans contribution financière, surtout dans un contexte économique difficile ? La volonté de revoir les termes de l’accord initial pour protéger les intérêts publics est légitime.

Pourtant, cette rigidité semble déconnectée de la dimension stratégique du projet. En exigeant un loyer, le Sénégal risque de faire fuir l’ONU vers des alternatives plus accommodantes comme Abidjan ou Addis-Abeba. Ces villes ont compris l’importance d’accueillir durablement des institutions internationales, non seulement pour le prestige diplomatique mais surtout pour les retombées économiques et géopolitiques qu’elles engendrent.

Des pays africains comme l’Éthiopie ont fait le choix de concessions généreuses à l’ONU et à l’Union africaine, considérant ces présences comme des investissements à long terme. Le Sénégal, en optant pour une logique strictement financière, semble ignorer que les bénéfices indirects influence, attractivité, développement d’écosystèmes économiques locaux surpassent largement un simple revenu locatif.

Perte d’influence géopolitique, sans une Maison de l’ONU pleinement opérationnelle, le Sénégal perd une occasion rare d’affirmer son poids régional, voire continental, dans les prises de décision mondiales.

Impact économique à long terme, le refus de l’ONU pourrait entraîner la perte d’un effet d’entraînement sur les infrastructures et les services autour de Diamniadio, privant la zone économique spéciale d’un véritable moteur.

Risque de dégradation de l’image internationale, une telle impasse peut donner l’impression d’un pays peu fiable dans ses engagements diplomatiques, ce qui nuit à son attractivité.

Effet négatif sur le multilatéralisme africain, le projet symbolise un espace africain fort et uni, capable de peser sur les grands dossiers mondiaux. Son échec affaiblirait cette ambition.

La Maison de l’ONU de Diamniadio, loin d’être un simple bâtiment, incarne un enjeu stratégique de première importance pour le Sénégal. La controverse actuelle, bien que compréhensible sous l’angle économique, fait courir le risque d’un gâchis politique, diplomatique et économique. Le Sénégal doit reconsidérer sa posture et privilégier un compromis qui favorise l’intérêt national à long terme, au-delà des calculs financiers immédiats. Dans un monde où l’Afrique cherche à s’imposer comme acteur majeur, renoncer à un projet de cette envergure serait un recul regrettable.

Le statu quo est donc un frein qu’il faut lever au plus vite pour que la Maison de l’ONU devienne enfin la vitrine d’un Sénégal ambitieux et tourné vers l’avenir.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 30/07/2025

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2 commentaires
Ablaye
c'est du gachi
Le 2025-07-30 16:37:00
modou
jusqu'a présent cette maison de l'Onu n'est pas occupée
Le 2025-07-30 09:46:27

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Ablaye
c'est du gachi
Le 2025-07-30 16:37:00
modou
jusqu'a présent cette maison de l'Onu n'est pas occupée
Le 2025-07-30 09:46:27

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