Le 22 juillet, les États-Unis ont annoncé, pour la seconde fois en moins d’une décennie, leur retrait de l’Unesco. Cette décision, justifiée par des accusations de « parti pris contre Israël » et de promotion de causes « clivantes », a été qualifiée de « regrettable » par la directrice générale de l’organisation, Audrey Azoulay. Ce retrait est une erreur stratégique qui confirme une tendance à l’isolationnisme croissant des États-Unis, aux conséquences potentiellement graves pour leur position sur la scène internationale.
Le retrait de Washington s’inscrit dans un mouvement plus large entamé sous la présidence de Donald Trump, marqué par une méfiance vis-à-vis des institutions multilatérales. Après avoir quitté l’Unesco une première fois en 2018, les États-Unis avaient réintégré l’organisation en 2023, sous Joe Biden, dans une tentative de restaurer leur image de partenaire fiable. Cette volte-face, impulsée de nouveau par Trump et ses alliés, reflète un repli diplomatique alarmant à l’heure où les grands défis mondiaux exigent, plus que jamais, coopération et dialogue.
La principale justification avancée par les autorités américaines repose sur un prétendu « biais anti-israélien » de l’Unesco. Il est vrai que l’organisation a reconnu l’État de Palestine comme membre en 2011, ce qui a suscité des tensions. Toutefois, réduire le rôle d’une agence onusienne dont les missions concernent l’éducation, la culture, la science et la préservation du patrimoine à un champ de bataille idéologique est une posture réductrice. L’Unesco n’est pas une instance politique au service d’un agenda contre tel ou tel État ; elle œuvre pour l’universel.
En réalité, cette décision traduit une vision du monde fondée sur le repli nationaliste et le rejet de toute forme de gouvernance multilatérale. La doctrine « America First », réactivée ici, nie l’interdépendance des États à l’ère de la mondialisation.
En se retirant de l’Unesco, les États-Unis se privent d’une plateforme où se jouent des discussions majeures sur l’avenir de l’humanité : alphabétisation, intelligence artificielle, préservation du patrimoine, égalité des genres… Renoncer à siéger dans ces débats, c’est abandonner sa capacité d’influencer les orientations mondiales. Pendant ce temps, d’autres puissances comme la Chine renforcent leur présence dans les institutions internationales, comblant le vide laissé par les États-Unis.
L’Union européenne, malgré ses divisions internes, continue de s’engager activement au sein de l’Unesco et d’autres organisations onusiennes. Cette constance renforce son image de partenaire global responsable. À l’inverse, les revirements de Washington entament sa crédibilité diplomatique.
Le retrait des États-Unis de l’Unesco n’est pas seulement une décision regrettable pour l’organisation ; il envoie un signal dangereux quant à l’évolution de la politique étrangère américaine. En se coupant du système multilatéral, Washington affaiblit son rayonnement et ouvre la voie à d’autres acteurs. Ce n’est pas seulement l’Unesco qui en pâtit, mais l’ensemble des équilibres internationaux. Face aux défis climatiques, numériques ou éducatifs, ce n’est pas le repli mais la coopération qui est la voie de l’avenir. Le choix des États-Unis de s’en détourner est, à cet égard, un aveu d’échec.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 30/07/2025
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