Civils pris au piège : Thaïlande et Cambodge renouent avec la violence - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 01/08/2025 01:08:00

Civils pris au piège : Thaïlande et Cambodge renouent avec la violence

Les récents affrontements d’une rare intensité entre la Thaïlande et le Cambodge, ayant fait au moins 12 morts, marquent une dangereuse dérive militariste dans une région déjà fragilisée par des différends territoriaux anciens. L’usage disproportionné de la force par les deux pays, en particulier le recours aux avions de combat et à l’artillerie lourde, menace de transformer un différend frontalier en un conflit régional aux conséquences incalculables.

Le contentieux frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge remonte à l’époque coloniale. Si ces désaccords n’ont jamais été totalement résolus, les épisodes violents s’étaient faits plus rares depuis les affrontements meurtriers autour du temple de Preah Vihear entre 2008 et 2011. Pourtant, loin d’opter pour l’apaisement, les deux parties semblent aujourd’hui avoir choisi la fuite en avant militaire.

La Thaïlande a envoyé six avions F-16 pour bombarder des positions cambodgiennes, pendant que Phnom Penh répliquait par des tirs de roquettes et d’artillerie lourde, causant la mort de civils, dont un enfant de huit ans. Ces populations, pourtant étrangères aux décisions militaires, en subissent les conséquences les plus dramatiques.

Cette escalade reflète une tendance alarmante à la militarisation du discours politique dans la région. À Bangkok comme à Phnom Penh, les dirigeants privilégient la démonstration de force à la recherche de compromis. L’expulsion d’ambassadeurs, la pose présumée de nouvelles mines et les appels à l’ONU alimentent une spirale inquiétante, où chaque geste diplomatique est noyé sous le vacarme des armes.

Le Premier ministre cambodgien Hun Manet a internationalisé le conflit, pendant que les autorités thaïlandaises accusaient leur voisin de cibler délibérément des civils. Ces échanges verbaux musclés contribuent à entretenir la tension.

L’appel à la retenue lancé par la Chine et par le président en exercice de l’Asean, Anwar Ibrahim, arrive bien tard. L’Association des nations d’Asie du Sud-Est démontre une nouvelle fois son incapacité à désamorcer les tensions entre ses membres. L’absence d’un mécanisme régional efficace de règlement des conflits aggrave la situation.

L’Indonésie et la Malaisie, bien qu’ayant connu des différends frontaliers similaires, ont souvent privilégié la voie judiciaire internationale ou la médiation diplomatique. Le contraste est net : là où la raison et le droit prévalent, la violence peut être évitée. Thaïlande et Cambodge gagneraient à s’en inspirer.

Ce regain de tension entre deux nations voisines aurait pu être évité si la retenue, le dialogue et le respect du droit international avaient été placés au cœur des priorités. La démonstration de force actuelle, marquée par le recours à l’artillerie lourde et aux frappes aériennes, met en péril la stabilité régionale et sacrifie la sécurité des populations civiles. Une désescalade rapide et un retour à la voie diplomatique s’imposent pour éviter qu’un différend frontalier ne dégénère en crise majeure.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 01/08/2025

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Kalvin
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