Deux ans sans procès ni défense : Un mépris flagrant pour l’État de droit - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 01/08/2025 08:08:30

Deux ans sans procès ni défense : Un mépris flagrant pour l’État de droit

Cela fait maintenant deux ans que la détention de Mohamed Bazoum, ancien président nigérien, se poursuit sans jugement sous la responsabilité des nouvelles autorités militaires issues du coup d’État du 26 juillet 2023. Cette situation, dénoncée par de nombreuses voix, illustre un mépris flagrant pour l’État de droit. Cet article se propose, dans une perspective critique, de mettre en lumière les dérives autoritaires d’un régime qui prétend agir pour le peuple tout en enchaînant ses adversaires politiques.

Le 26 juillet 2023, un groupe de militaires s’empare du pouvoir au Niger et renverse le président démocratiquement élu. Mohamed Bazoum, son épouse et d’autres membres de son entourage sont alors placés en détention. Depuis ce jour, il est maintenu au palais présidentiel à Niamey, sans contact direct avec ses proches, ses avocats, ni le monde extérieur. Aucune apparition publique, aucun procès, et surtout, aucune garantie d’un traitement juste et humain.

Cette détention prolongée de Mohamed Bazoum ne repose sur aucune base juridique solide. Les accusations portées contre Mohamed Bazoum, notamment celle de haute trahison, sont intervenues après une procédure contestée ayant levé son immunité présidentielle. On assiste ainsi à une forme de justice politique, qui cherche davantage à écarter un rival gênant qu’à établir la vérité.

Les conditions de détention de l’ancien président sont particulièrement préoccupantes. Enfermé avec son épouse dans des locaux limités, isolé du monde, privé de toute assistance juridique, il vit dans un état de surveillance permanent. Ce traitement, indigne d’un État se réclamant de la souveraineté et de l’intérêt général, rappelle davantage une logique de répression que de restauration de l’ordre républicain.
Maintenir un ancien chef d’État en captivité pendant deux années sans procès équitable constitue une violation flagrante des droits humains. Cette détention arbitraire n’a rien d’un acte de justice : elle relève plutôt d’un abus de pouvoir.

L’accusation de haute trahison n’est qu’un prétexte pour justifier l’élimination d’un adversaire. En l’absence de transparence, de débats contradictoires, et d’un accès à la défense, on ne peut parler d’un procès, mais d’un simulacre judiciaire.

Être coupé de sa famille, de ses avocats, du monde extérieur, et être confiné dans un isolement absolu, cela s’apparente à un traitement cruel, dégradant, et contraire aux principes de dignité humaine.

En s’en prenant à un ancien président sans respecter les procédures, la junte envoie un signal dangereux : la légitimité ne repose plus sur le suffrage mais sur la force. Cette logique autoritaire met en péril les avancées démocratiques et accentue le risque d’instabilité durable.

Ce type de dérive n’est pas isolé. Dans d’autres pays ayant connu des coups d’État récents, on observe des schémas similaires : élimination des opposants, musellement de la presse, mise au pas de la justice. L’arrestation prolongée de dirigeants déchus devient un outil de consolidation du pouvoir par la peur et l’intimidation. En ce sens, le cas du Niger s’inscrit dans une tendance régionale inquiétante, où l’arbitraire prime sur le dialogue politique.

La détention de Mohamed Bazoum ne peut être interprétée autrement que comme une injustice flagrante et une atteinte grave aux principes fondamentaux de l’État de droit. Ce n’est pas seulement la personne du président déchu qui est visée, mais l’idée même de démocratie. En le maintenant enfermé sans procès, les autorités militaires installent un précédent dangereux, où les droits les plus élémentaires peuvent être balayés d’un revers d’autorité. Cette dérive doit cesser, pour que le Niger retrouve le chemin de la justice, de la dignité humaine, et de la stabilité.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Baptiste F.
Mis en ligne : 01/08/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top