L’interview accordée à la 2STV par Ousseynou Ly, porte-parole de la Présidence sénégalaise et membre du parti Pastef, nous livre une séquence révélatrice. Commentant les tensions entre le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, il cherche à rassurer mais met au jour une réalité plus profonde. Ces déclarations confirment l’existence de clans et de luttes d’influence au sein même du pouvoir sénégalais, une réalité dangereuse pour la stabilité politique du pays.
Depuis l’arrivée au pouvoir du tandem Diomaye-Sonko, une certaine promesse de rupture et de gouvernance vertueuse semblait s’installer. Cependant, à peine les cent premiers jours franchis, des tensions internes affleurent. Les discours publics deviennent des règlements de comptes voilés, les divergences d’approche se multiplient, et le peuple observe avec inquiétude cette disharmonie entre deux figures censées incarner une même vision politique.
Dans ses propos, Ousseynou Ly tente de défendre la position d’Ousmane Sonko, tout en exprimant un désaccord subtil avec sa manière d’interpeller publiquement le président. Il évoque la nécessité de régler les différends en privé, ce qui, paradoxalement, met en lumière une fracture bien réelle. Sa déclaration sur l’existence supposée de clans qu’il nie en ce qui le concerne devient un aveu implicite. Lorsqu’on se sent obligé de préciser qu’on n’appartient à aucun clan, c’est souvent que ces clans existent bel et bien.
Des divergences publiques récurrentes, les critiques d’Ousmane Sonko envers Diomaye Faye sur le « manque d’autorité » ne relèvent plus du simple débat d’idées. Elles exposent une mésentente stratégique entre l’institution présidentielle et son chef de gouvernement.
Des déclarations qui se multiplient, après les propos de Sonko, puis la réaction de Diomaye Faye dans un discours évasif mais explicite, c’est au tour d’Ousseynou Ly de s’exprimer, illustrant une logique de communication désordonnée et concurrentielle.
Des postures contradictoires, tandis que certains appellent à la cohésion, d’autres prennent la parole pour défendre des positions personnelles ou corriger des perceptions publiques. Cela trahit une guerre larvée entre différentes sensibilités au sein même du pouvoir.
La presse sénégalaise, depuis plusieurs semaines, fait état de tensions internes au sein de l’exécutif. Des fuites, des tribunes de responsables du Pastef, et des ajustements dans la communication présidentielle indiquent clairement une lutte d’influence. Des observateurs proches du régime évoquent même des cercles d’intérêts opposés autour de la gestion des ressources, des nominations, et des orientations politiques à donner au quinquennat.
Le Sénégal n’est pas un cas isolé. D’autres pays africains, comme le Mali ou le Burkina Faso, ont connu des schismes internes entre figures révolutionnaires après leur accession au pouvoir. Dans bien des cas, cela a précipité des ruptures politiques profondes, voire des conflits. L’histoire montre que les désaccords non assumés finissent souvent par éclater au grand jour, affaiblissant durablement les institutions.
Les déclarations d’Ousseynou Ly, loin de calmer les inquiétudes, illustrent un malaise grandissant au sommet de l’État. Le peuple sénégalais, qui a placé ses espoirs dans une gouvernance nouvelle, ne mérite pas d’assister à un spectacle de rivalités internes. Reconnaître l’existence de ces clans, c’est déjà commencer à les dépasser. Les ignorer, c’est ouvrir la voie à une désillusion collective.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 02/08/2025
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