Juan Branco, donneur de leçons ou maître-chanteur ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 03/08/2025 03:08:25

Juan Branco, donneur de leçons ou maître-chanteur ?

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Le Sénégal est-il un pays sous tutelle ou une nation souveraine capable de décider seule de ses engagements ? En s’en prenant une fois de plus aux autorités sénégalaises, Juan Branco franchit une ligne rouge. Son dernier coup d’éclat sur les réseaux sociaux, mêlant opportunément la reconnaissance de la Palestine par la France et ses frustrations personnelles dans les procédures contre Macky Sall, ne relève pas d’un noble combat pour les droits humains, mais bien d’un règlement de comptes politique déguisé. Et c’est inacceptable.

Avocat franco-espagnol, Juan Branco s’est taillé une réputation sulfureuse, tant en France qu’au Sénégal. Dans notre pays, il est connu pour sa proximité avec Ousmane Sonko et sa virulente hostilité au régime de Macky Sall. En 2023, il s’était même fait arrêter à Dakar dans des circonstances rocambolesques. Depuis lors, il se présente comme le justicier autoproclamé du peuple sénégalais.

Dernière provocation en date : alors que le Président Emmanuel Macron annonce la reconnaissance de l’État palestinien, Juan Branco en profite pour accuser le Sénégal d’inaction sur le dossier Gaza. Pire encore, il attaque vertement le nouveau pouvoir de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, qu’il accuse de n’avoir pas soutenu ses démarches à la CPI contre Macky Sall. Une sortie malhonnête, déplacée et surtout très révélatrice.

Branco ne défend pas la Palestine : il utilise Gaza comme levier politique pour faire pression sur les nouvelles autorités sénégalaises. Il ne cherche pas la justice pour les victimes des violences politiques : il cherche une vengeance contre Macky Sall à travers les institutions internationales. Et parce que Diomaye et Sonko ne lui emboîtent pas le pas, ils deviennent, à ses yeux, des complices silencieux. Ce raisonnement est simpliste, insultant et surtout dangereux.

En matière de justice internationale, chaque État agit selon ses priorités stratégiques. Le Sénégal, en tant que président du Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien, a un rôle diplomatique à jouer – pas celui de courir derrière les coups médiatiques de Juan Branco. Quant à la CPI, ce n’est pas un outil à brandir comme une épée personnelle. Les dossiers doivent être juridiquement solides, politiquement mûrs et stratégiquement pertinents.

Le Sénégal n’a de leçons à recevoir de personne, encore moins de ceux qui ont choisi les réseaux sociaux comme arène de combat. Le soutien à la Palestine ne se mesure pas à des signatures opportunistes, mais à un engagement constant, que le Sénégal a toujours démontré dans les enceintes onusiennes.

Quant aux plaintes contre Macky Sall, la justice internationale n’obéit pas à l’émotion ni à la volonté d’un seul homme. Le gouvernement actuel a d’autres priorités urgentes : relance économique, restauration des institutions, audit des finances publiques. Le tout dans un climat d’apaisement nécessaire. Branco veut du feu ? Le peuple sénégalais a choisi l’équilibre et la responsabilité.

Ironie de l’histoire : Juan Branco s’adresse au Sénégal depuis la France, pays où l’impunité des violences policières fait régulièrement scandale, où les plaintes contre les gouvernements pour bavures sont systématiquement classées sans suite. Est-ce cette justice-là qu’il veut exporter ? Il serait peut-être plus crédible s’il commençait par balayer devant sa propre porte.

Le Sénégal est un pays souverain, pas un territoire sous curatelle de militants en quête de gloire. Juan Branco, avec toute son éloquence, commet l’erreur de confondre engagement personnel et volonté populaire. Les autorités sénégalaises ont choisi de faire les choses à leur rythme, selon leur vision, et non selon les caprices d’un avocat frustré.

La dignité d’un État réside aussi dans sa capacité à résister à l’ingérence, même déguisée en plaidoyer.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 03/08/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top