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Dans une sortie récente relayée sur les réseaux sociaux, Alioune Tine, président du think tank Afrikajom Center, s’oppose fermement à l’instauration de la carte de séjour imposée aux Sénégalais en Mauritanie, ainsi qu’à la réciprocité annoncée par les autorités sénégalaises. Selon lui, ces mesures vont à l’encontre de l’unité africaine et ne feraient que renforcer des frontières héritées du colonialisme.
Ce discours, bien qu’enveloppé de nobles intentions panafricaines, est profondément déconnecté des réalités vécues par les citoyens sénégalais. C’est une posture d’intellectuel hors-sol, dénuée de pragmatisme et dangereuse à long terme pour la dignité nationale.
La Mauritanie a récemment imposé une carte de séjour aux ressortissants sénégalais vivant sur son territoire. En réponse, le Sénégal a décidé d’appliquer le principe de réciprocité, une démarche logique dans les relations internationales. Mais voilà qu’Alioune Tine, au nom d’un panafricanisme idéalisé, s’élève contre cette décision, appelant à l’annulation pure et simple de toute exigence administrative entre les deux pays. Il évoque l’histoire, les liens culturels et religieux, oubliant une réalité fondamentale : un État souverain protège ses citoyens et veille au respect de leur dignité partout dans le monde.
Alioune Tine fait preuve d’un angélisme déconcertant. Il semble croire qu’en prônant la paix et l’unité, on peut faire fi des rapports de force diplomatiques. Cette vision édulcorée nie les humiliations subies par de nombreux Sénégalais en Mauritanie, victimes d’abus, de discriminations et désormais de mesures administratives contraignantes. La réponse du Sénégal n’est pas une provocation, mais un rappel que la réciprocité est un principe de souveraineté. C’est le langage des États qui se respectent.
L’intérêt des citoyens d’abord, le rôle d’un État n’est pas de rêver d’une Afrique unie sur Facebook, mais de protéger ses ressortissants. Exiger une carte de séjour aux Mauritaniens vivant au Sénégal est un signal clair : le Sénégal n’accepte plus d’être le dindon de la farce diplomatique.
La réciprocité est un outil de dissuasion, elle permet de rééquilibrer les rapports et de rappeler aux partenaires que la souveraineté n’est pas un mot vide de sens. Elle invite à la négociation en posant des actes concrets.
Le panafricanisme ne doit pas être une excuse au laxisme, ce concept noble ne peut servir à justifier le laxisme diplomatique. La construction de l’unité africaine passe aussi par le respect mutuel des États et de leurs citoyens.
Alioune Tine ignore les réalités de terrain, les discours savants ne protègent pas les Sénégalais de la paperasse, des contrôles humiliants ou des expulsions arbitraires. Les mesures concrètes, oui.
L’Union Européenne elle-même, souvent citée comme modèle d’union, n’a pas aboli toutes les formalités administratives entre pays. Les cartes de séjour, visas et règles migratoires existent, même entre États membres. Pourquoi devrait-on, en Afrique, abolir toute logique de régulation sous prétexte d’unité ? Ce serait une naïveté suicidaire.
En s’opposant à la réciprocité, Alioune Tine défend une position irréaliste, déconnectée du quotidien des Sénégalais confrontés à la rigidité mauritanienne. Sa posture intellectuelle, bien que parée de principes moraux, dessert les intérêts nationaux. La diplomatie ne peut se résumer à des déclarations bien-pensantes : elle exige des actes forts pour défendre la dignité et les droits des citoyens, ici comme ailleurs.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 04/08/2025
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