« Il allumait les feux » : Les vrais coupables doivent aussi répondre - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Maimouna | Publié le 05/08/2025 12:08:00

« Il allumait les feux » : Les vrais coupables doivent aussi répondre

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Enfin ! Trois ans après les premiers morts, le ministre de la Justice, Ousmane Diagne, annonce la saisine du parquet général pour enquêter sur les décès liés aux manifestations politico-judiciaires de 2021 à 2024. Une avancée, dira-t-on. Mais cette annonce, présentée comme une quête de justice, semble bien tardive. Car si le gouvernement veut réellement rendre justice aux victimes, il ne peut pas faire l’impasse sur le rôle qu’a joué Ousmane Sonko dans cette tragédie nationale.

Le Sénégal, longtemps vu comme un havre de stabilité en Afrique de l’Ouest, a basculé dans un cycle de violence inédit à partir de 2021. Tout est parti des poursuites judiciaires visant Ousmane Sonko.

Ce dernier, au lieu de faire preuve de retenue, a opté pour une stratégie de confrontation avec l’État. À coups de déclarations, d’appels à la désobéissance et d’incitations à la « résistance populaire », il a embrasé les rues. Des centaines de jeunes, galvanisés par ses discours enflammés sur TikTok, Twitter ou Facebook, se sont jetés tête baissée dans les affrontements avec les forces de l’ordre. Le résultat : des dizaines de morts, une société fracturée et un pays plongé dans l’incertitude.

Ousmane Sonko a beau jouer aujourd’hui les martyrs politiques, il reste l’un des principaux instigateurs de cette violence. Chaque fois que la tension baissait, il trouvait le moyen de la raviver. Il n’a jamais condamné clairement les violences, ni appelé à la retenue. Pire encore, il a légitimé les débordements en les habillant d’un discours révolutionnaire populiste, transformant des jeunes sans perspectives en boucliers humains au nom d’une cause personnelle.

Et pendant ce temps, des familles enterrent leurs enfants. Qui leur rendra justice ? Pas seulement ceux qui ont tiré les balles, mais aussi ceux qui ont soufflé sur les braises.

Sonko a déclaré à plusieurs reprises que la résistance devait se faire « par tous les moyens », une formule volontairement floue, mais à la portée dangereuse.

Il s’est appuyé sur les frustrations sociales (chômage, injustice) pour radicaliser une frange vulnérable de la population.

Jamais il ne s’est insurgé contre les pillages ou les destructions, comme s’ils étaient des dommages collatéraux acceptables pour son combat.

Rappelons-nous les dégâts causés par des figures populistes ailleurs : au Venezuela, au Burkina Faso ou même en Haïti, les appels à l’insurrection n’ont fait qu’aggraver la misère populaire. Dans tous ces cas, la promesse du changement a été noyée dans le sang et la désillusion. Le Sénégal n’a pas à suivre ce même chemin funeste.

Aujourd’hui, une enquête est ouverte. Très bien. Mais elle ne doit pas être sélective. Il ne suffit pas d’interroger les forces de sécurité ou les anciens membres du gouvernement. Il faut aussi avoir le courage de convoquer ceux qui, par leurs mots et leurs actes, ont semé la révolte, la haine et la mort. Ousmane Sonko ne peut pas continuer à jouer les victimes tout en échappant à toute responsabilité. La justice doit être complète, sincère, et sans calcul. Sinon, ce ne sera qu’une mascarade de plus.

Le Sénégal doit regarder la vérité en face. Même si elle dérange.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 05/08/2025

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