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Dans une note largement diffusée dans la presse, le mouvement Aaris a confirmé que son leader, Mame Boye Diao, a été entendu par les enquêteurs dans l’affaire Kocc Barma. Pourtant, malgré l’absence de charges, le nom de l’ancien Directeur des Domaines a déjà été jeté en pâture sur les réseaux sociaux et dans certaines sphères médiatiques. À quel moment a-t-on cessé de respecter la présomption d’innocence dans ce pays ?
L’affaire Kocc Barma, connue pour ses ramifications sulfureuses, secoue l’opinion publique. El Hadji Assane Demba, coordinateur de la diaspora du mouvement Aaris, est soupçonné de liens avec les activités illégales de Kocc. C’est dans ce cadre que Mame Boye Diao, en tant que connaissance de Demba, a été entendu par les autorités. Le hic, c’est qu’aussitôt l’information rendue publique, une partie de l’opinion a sauté sur l’occasion pour amalgamer, insinuer, accuser… sans preuves.
Ce que le communiqué d’Aaris précise pourtant est clair : Mame Boye Diao a été entendu comme témoin. Il n’est visé par aucune poursuite, et aucune charge n’est retenue contre lui. Pire, il a collaboré pleinement avec la justice, allant jusqu’à remettre volontairement son téléphone et sa tablette. Que faut-il de plus pour faire taire les rumeurs ? Sommes-nous devenus si friands de scandales qu’un simple nom associé à une enquête suffit à condamner moralement quelqu’un ?
Le respect des principes fondamentaux du droit, la présomption d’innocence est un droit inscrit dans la Constitution sénégalaise et dans toutes les grandes chartes internationales. Mais elle semble de plus en plus ignorée par une partie de l’opinion publique, avide de sensations fortes.
Une justice spectacle nuisible, le fait d’être entendu ne signifie pas être coupable. Combien de fois des personnalités publiques ont-elles été interrogées pour les besoins d’une enquête sans jamais être poursuivies ? L’amalgame nuit à la justice et à la réputation des individus.
Le lynchage médiatique, sur les réseaux sociaux, Mame Boye Diao est déjà jugé et presque condamné. Cette dérive numérique fait des ravages, notamment dans l’arène politique, où chaque soupçon devient un argument de démolition.
En France, par exemple, l’ancien ministre Nicolas Hulot a été entendu dans le cadre d’une enquête. Aucun média sérieux ne l’a présenté comme coupable sans preuves. La nuance et la prudence prévalent. Pourquoi ne pas en faire autant ici ?
Selon l’article 9 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable… » Ce principe s’applique à tous, y compris aux responsables politiques. Dans l’affaire en question, il n’existe à ce jour aucun élément accablant contre Mame Boye Diao. L’enquête suit son cours et il n’est pas interdit à la justice de faire son travail dans le calme et la discrétion, sans procès populaire.
Le simple fait d’être entendu par les enquêteurs ne transforme pas un homme en coupable. Il est temps de rappeler cette évidence, de la marteler même, face à la montée de la vindicte populaire et du sensationnalisme médiatique.
Mame Boye Diao a été entendu, oui. Mais il n’a pas été inculpé, ni même suspecté. Il a collaboré. Il est donc présumé innocent. Et tant que la justice ne dit pas le contraire, nous devrions tous respecter ce principe fondamental. Sinon, demain, ce sera vous ou moi, trainés dans la boue pour avoir simplement été cités.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 05/08/2025
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