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Le 25 juillet, les États-Unis ont annoncé la suspension de la délivrance des visas américains au Niger, mettant fin à l’octroi de tous les visas ordinaires à leur ambassade à Niamey, capitale du pays. Bien que certains visas diplomatiques et officiels soient encore délivrés, la décision reste drastique, et aucune raison officielle claire n’a été avancée, hormis des « problèmes en cours avec le gouvernement nigérien », selon le département d’État. Si cette mesure s’inscrit dans une politique migratoire plus stricte, elle soulève toutefois de nombreuses interrogations.
Cette suspension survient dans un climat déjà marqué par des tensions entre le Niger et les États-Unis, notamment depuis le coup d’État militaire de 2023 et le départ des forces américaines du territoire nigérien. Bien que les raisons diplomatiques puissent être complexes, il est inacceptable de faire peser leurs conséquences sur la population civile, en particulier ceux qui souhaitent voyager, étudier ou simplement visiter les États-Unis de manière légale et transparente.
Le département d’État justifie cette mesure par le taux de dépassement de séjour de certains Nigériens : 8 % pour les visas de visiteur, 27 % pour les étudiants. Mais faut-il pour autant pénaliser 100 % des demandeurs ? Cette généralisation est non seulement injuste, mais elle renforce des stéréotypes raciaux et nationaux préjudiciables. Pourquoi ne pas appliquer des sanctions ciblées ou des contrôles plus rigoureux sans pour autant suspendre complètement la délivrance de visas ordinaires à tout un peuple ? On est en droit de se demander si cette mesure n’est pas, en réalité, l’expression d’une politique migratoire aveuglément coercitive, aux relents sélectifs.
La politique migratoire de l’administration Trump, prolongée dans son esprit par certaines mesures postérieures, semble établir une hiérarchie des peuples en matière d’accès au territoire américain. Alors que des pays ayant des taux de dépassement de visa comparables ne sont pas sanctionnés aussi sévèrement, les Nigériens sont ici traités avec une rigueur disproportionnée. Cette sévérité ciblée interroge sur les motivations profondes de cette suspension des visas américains au Niger, et alimente la perception d’un traitement fondé davantage sur la discrimination que sur des critères objectifs et équitables.
L’article évoque également la possibilité de révoquer des visas ou des cartes vertes de personnes accusées de soutenir les Palestiniens ou de critiquer Israël. Une telle position, combinée à la suspension des visas, laisse entrevoir une politique d’immigration qui s’éloigne des principes démocratiques fondamentaux : liberté d’opinion, égalité de traitement, respect des individus au-delà des considérations politiques. Ce glissement idéologique inquiète, car il transforme l’accès aux États-Unis en un privilège soumis non pas à la loi, mais à des filtres idéologiques.
Cette situation rappelle d’autres cas, comme les interdictions de voyage de 2017 qui visaient majoritairement des pays à majorité musulmane. Ces politiques, condamnées par de nombreuses ONG et juridictions, reposaient elles aussi sur une logique de suspicion généralisée. De telles pratiques ont nui à l’image des États-Unis comme terre d’accueil et de diversité.
Il faut dénoncer cette mesure pour ce qu’elle est : une sanction collective injustifiée, fondée sur des considérations politiques plus que rationnelles. L’avenir des relations entre les peuples ne peut se construire sur la stigmatisation et la fermeture. La communauté internationale, les défenseurs des droits humains et les citoyens doivent exiger des politiques migratoires plus humaines, plus transparentes et respectueuses des principes universels.
Il faut dire non à la discrimination masquée sous des décisions administratives. Refusons que la politique devienne l’excuse permanente pour punir les peuples au nom d’intérêts géopolitiques.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamadou Bass.
Mis en ligne : 05/08/2025
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