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Dans un article publié récemment, des responsables locaux et des habitants du village de Banga, dans l’État de Zamfara, au nord-ouest du Nigeria, ont révélé que 33 personnes enlevées par des gangs criminels ont été massacrées malgré le paiement d’une rançon. Seules 18 personnes sur les 51 enlevées ont été relâchées. Ces révélations glaçantes mettent en lumière une réalité : l’impunité des groupes armés et l’effondrement de l’autorité publique dans certaines régions du Nigeria. Cette situation est inacceptable, et elle résulte d’une faillite massive des autorités locales et nationales à assurer la protection des citoyens.
Le nord-ouest du Nigeria est depuis plusieurs années en proie à des attaques récurrentes de « bandits » armés, souvent organisés en gangs structurés. Ces groupes criminels opèrent en toute impunité, multipliant enlèvements, extorsions et massacres. Malgré les nombreuses promesses gouvernementales de restaurer la paix, les violences se poursuivent. Dans ce contexte, la tragédie de Banga n’est pas un événement isolé, mais le symptôme d’une gangrène sécuritaire nationale.
L’affaire du massacre de Banga montre que même après le paiement de rançons, ce qui, en soi, révèle déjà l’incapacité de l’État à négocier ou à intervenir efficacement, les ravisseurs n’ont pas hésité à exécuter froidement les otages restants. Cet acte d’une brutalité inouïe montre clairement que la peur de représailles étatiques est inexistante. À quoi bon payer une rançon si aucune garantie n’est offerte et que l’État reste muet, incapable de punir les coupables ?
Les autorités nigérianes ont, à maintes reprises, déclaré avoir lancé des opérations contre les « bandits ». Pourtant, les résultats sont dramatiquement maigres. Cette inefficacité s’explique par plusieurs facteurs : manque de coordination entre les forces armées, mauvaise formation, corruption généralisée, et absence de stratégie claire à long terme. De nombreux rapports d’ONG et d’organes de presse font état d’une complicité tacite entre certains éléments des forces de sécurité et les gangs armés.
D’autres pays africains comme le Burkina Faso ou la RDC font face à des crises sécuritaires similaires. Toutefois, certaines initiatives locales, telles que la mise en place de groupes d’autodéfense encadrés par l’État, ont permis des progrès. Au Nigeria, ces initiatives manquent de cadre légal ou de soutien réel. Par ailleurs, des pays comme le Kenya ou le Sénégal, bien que confrontés à des défis sécuritaires, ont su maintenir une présence étatique ferme sur l’ensemble de leur territoire. Le contraste est accablant.
Laisser des populations entières à la merci de criminels n’est pas seulement un échec politique, c’est une trahison morale. Le gouvernement nigérian doit reconnaître son échec et revoir radicalement sa stratégie sécuritaire. Cela inclut une réforme profonde des forces de l’ordre, l’éradication de la corruption interne, et une meilleure coordination entre les acteurs locaux et nationaux. Le silence et l’inaction doivent cesser. La population nigériane mérite mieux que de vivre dans la peur permanente d’un enlèvement ou d’un massacre.
Tant que ces actes resteront impunis et que les politiques sécuritaires resteront purement cosmétiques, le Nigeria continuera de s’enfoncer dans le chaos.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Didier B.
Mis en ligne : 07/08/2025
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