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Le président ivoirien Alassane Ouattara vient d’annoncer, à 83 ans, sa candidature pour un quatrième mandat consécutif, déclenchant une vague d’indignation à travers les réseaux sociaux et la classe politique opposée. Alors que certains saluent la « sagesse » du chef de l’État, d’autres dénoncent une violation de la Constitution et un mépris pour les principes démocratiques. Cette énième manœuvre pour s’accrocher au pouvoir démontre encore une fois les dérives persistantes des régimes autoritaires en Afrique de l’Ouest.
En Afrique de l’Ouest, le scénario est tristement familier : des présidents vieillissants, obsédés par leur trône, usent de tous les subterfuges pour se maintenir au pouvoir. En Côte d’Ivoire, après les drames de 2010-2011, Ouattara avait juré ne pas briguer de troisième mandat. Aujourd’hui, le voilà en route vers un quatrième. Même rengaine au Cameroun, où Paul Biya trône depuis 1982, et au Togo avec la dynastie Gnassingbé, en place depuis plus d’un demi-siècle. C’est une gifle au visage de millions de jeunes africains en quête de changement et de justice.
L’argument sécuritaire ou économique souvent brandi pour justifier ces candidatures à rallonge ne trompe plus personne. À écouter Ouattara, l’avenir de la Côte d’Ivoire dépendrait exclusivement de sa personne, comme si le pays manquait de compétences, de relève ou de vision. C’est une insulte à la jeunesse ivoirienne, une génération pourtant plus instruite, plus connectée et plus apte à diriger que jamais.
L’argument de la « transmission générationnelle » est, lui aussi, grotesque : comment peut-on parler de transmission en s’éternisant au pouvoir ? À ce stade, ce n’est plus de la gouvernance, c’est du verrouillage de système, une confiscation cynique de la vie politique.
Plusieurs figures de l’opposition ivoirienne l’affirment cette candidature est anticonstitutionnelle. Le peuple a droit au respect de ses lois fondamentales, pas à une lecture opportuniste des textes.
L’Afrique n’a pas besoin d’hommes providentiels, mais d’institutions fortes et de processus transparents. La concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme pendant des décennies crée des tensions sociales et alimente la méfiance.
Pendant que certains dirigent leur pays comme des biens personnels, le Sénégal a montré, avec le mouvement Pastef et la mobilisation citoyenne, qu’une autre voie est possible. Malgré une répression brutale, la jeunesse sénégalaise a imposé l’alternance par les urnes. C’est cette vitalité démocratique qui manque cruellement dans d’autres pays francophones.
Regardons ailleurs : au Bénin, le verrouillage du jeu électoral par Patrice Talon a marginalisé l’opposition. En Guinée, Alpha Condé a révisé la Constitution pour un troisième mandat avant d’être renversé. En revanche, le Ghana reste un modèle de stabilité et d’alternance démocratique en Afrique de l’Ouest, avec des élections régulières et des passations pacifiques.
Pourquoi certains pays s’en sortent-ils et d’autres pas ? La réponse est simple : la société civile forte, les médias libres et la jeunesse engagée. Ce que le Sénégal a réussi à maintenir, malgré les dérives, d’autres l’ont détruit au profit d’un autoritarisme masqué.
La candidature de Ouattara pour un quatrième mandat est un camouflet pour la démocratie. C’est un signal alarmant pour une région où les aspirations à la liberté, à la justice et à la dignité sont étouffées par des régimes à bout de souffle. Face à cette stagnation autoritaire, le Sénégal brille par son exception démocratique, fruit d’un éveil populaire rare et courageux.
Non à la présidence à vie, non à l’argument de la peur, non à la politique de l’homme fort. L’Afrique mérite mieux. Elle mérite des institutions solides, des leaders responsables et surtout, des citoyens debout.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 07/08/2025
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