Alassane Ouattara, l’homme qui ne lâche rien : Démocratie en sursis - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Afrique | Par Eva | Publié le 08/08/2025 01:08:00

Alassane Ouattara, l’homme qui ne lâche rien : Démocratie en sursis

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Alassane Ouattara a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle d’octobre 2025. Si cette annonce était attendue, elle ravive néanmoins de profondes inquiétudes quant à l’avenir démocratique de la Côte d’Ivoire. À 83 ans, après quatorze années au pouvoir, le président sortant brigue un quatrième mandat. Malgré les réussites économiques enregistrées sous sa gouvernance, cette décision s’inscrit dans une trajectoire alarmante de concentration du pouvoir, de marginalisation de l’opposition et de restriction progressive des libertés politiques. La dérive autoritaire se confirme, renforcée par un climat politique verrouillé, où l’alternance semble de plus en plus illusoire.

Arrivé au pouvoir dans les cendres d’une crise post-électorale sanglante, Alassane Ouattara s’est imposé comme l’homme de la stabilité. Fort de ses succès économiques et de son image de technocrate respecté, il a su redorer le blason international de la Côte d’Ivoire. Pourtant, derrière cette façade de réussite, se cache un pouvoir de plus en plus exclusif. Le jeu politique est verrouillé : figures emblématiques de l’opposition écartées, manifestations interdites, décisions judiciaires ciblées… L’élection présidentielle se joue désormais dans un environnement contrôlé par l’exécutif.

Le retour d’Alassane Ouattara en 2020, après avoir promis de céder sa place, s’est fait au prix d’une révision constitutionnelle controversée, qui lui a permis de briguer un troisième mandat. Cette manœuvre, bien que légale sur le papier, a provoqué une vague de violences faisant 85 morts. Aujourd’hui, malgré des discours sur la transition générationnelle, il s’accroche au pouvoir, évoquant des raisons sécuritaires et sanitaires. Pendant ce temps, ses principaux adversaires, Laurent Gbagbo, Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé, sont écartés du paysage électoral par des décisions administratives et judiciaires. Le message est limpide : la compétition politique n’est permise que si elle ne menace pas l’ordre établi.

La situation ivoirienne n’est pas isolée. Elle fait écho à d’autres cas sur le continent, où des chefs d’État modifient les constitutions pour prolonger leur règne : Paul Biya au Cameroun, Yoweri Museveni en Ouganda, ou encore Faure Gnassingbé au Togo. Cette tendance à la présidence à vie mine la démocratie africaine et crée un climat de frustration politique, terreau fertile pour les tensions sociales ou les violences.

Certes, la Côte d’Ivoire connaît une croissance économique dynamique et un développement des infrastructures. Mais à quel prix ? L’indépendance de la justice est remise en question, la presse critique est sous pression, et les libertés fondamentales sont restreintes. En prétendant incarner à lui seul la stabilité du pays, Alassane Ouattara affaiblit les institutions censées garantir l’alternance, l’équilibre des pouvoirs et la souveraineté du peuple.

La candidature d’Alassane Ouattara à un quatrième mandat représente une régression démocratique. Derrière les promesses de transition et de stabilité se cache une volonté de monopoliser le pouvoir et d’étouffer toute opposition crédible. La Côte d’Ivoire doit renouer avec les principes fondamentaux de la démocratie : l’alternance, la transparence électorale, la liberté d’expression et l’indépendance des institutions.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 08/08/2025

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