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Ce dimanche, l’ancien député Nicolas Ndiaye a annoncé en grande pompe la remobilisation du Front pour la Défense de la République (FDR) face à ce qu’il qualifie de « dérive pastefienne ». L’objectif ? Se positionner en « vigie républicaine » contre un régime accusé d’autoritarisme. Mais derrière ce discours d’alerte, se cache surtout une tentative désespérée de reconquête d’un espace politique désormais occupé par une nouvelle génération.
Ce genre de discours ne fait que distraire l’opinion, entretenir des peurs infondées et dissimuler la gêne de ceux qui ont vu leur petit confort politique leur échapper.
Depuis l’accession au pouvoir du président Bassirou Diomaye Faye, soutenu par PASTEF, une dynamique de rupture est en marche. Rupture avec les pratiques opaques, rupture avec l’impunité, rupture avec une classe politique qui s’est trop longtemps accrochée à ses privilèges. Face à cette transformation, certains anciens acteurs politiques, comme ceux du FDR, multiplient les accusations de dérive pour exister dans un paysage qu’ils ne comprennent plus.
Dans l’article factuel, le FDR dénonce une justice « instrumentalisée » et une gouvernance autoritaire. Mais où étaient-ils lorsque des opposants croupissaient en prison pour des délits d’opinion sous le régime précédent ? Pourquoi cette indignation sélective aujourd’hui ? Ce que Nicolas Ndiaye nomme « dérive », c’est en réalité un assainissement politique qui dérange ceux qui en profitaient. Ce sont les réseaux de connivence, les combines d’appareil et les deals en coulisse qui sont aujourd’hui mis à nu.
Le discours du FDR repose sur des perceptions et non sur des faits vérifiables. L’invocation de l’affaire Farba Ngom comme une « commande politique » est révélatrice : l’impunité de ce personnage symbolisait précisément l’injustice que le peuple dénonçait. Le fait qu’il soit enfin inquiété est un progrès, non une régression.
Le FDR tente de se parer des habits de la résistance démocratique, mais il s’agit surtout d’un recyclage politique. Ce sont les mêmes visages, les mêmes logiques, les mêmes rengaines. Le peuple sénégalais a tranché : il a rejeté cette ancienne manière de gouverner. La « reconstruction de l’offre politique » vantée par Ndiaye ressemble davantage à une opération de sauvetage d’anciens barons qu’à une renaissance démocratique.
La posture alarmiste masque une peur : celle de voir l’ancienne élite définitivement marginalisée. Le PASTEF ne fait pas l’unanimité, certes, mais il incarne une volonté populaire de transformation. Les actes sont posés, la transparence est exigée, la rupture est visible. Pendant que d’anciens politiciens parlent, les nouvelles autorités agissent.
Depuis la passation de pouvoir, le gouvernement a lancé plusieurs audits, revu des contrats léonins, et instauré une nouvelle relation avec les citoyens. Aucun régime n’est exempt de critiques, mais les accusations doivent s’appuyer sur des faits. Les ONG de droits humains, y compris Amnesty et la RADDHO, ont souligné une relative amélioration du climat judiciaire et médiatique. Où est donc la fameuse dérive ?
Prenons le cas du Burkina Faso ou du Mali, où l’opposition est réellement muselée, les médias interdits et les manifestations interdites. Comparé à ces contextes, le Sénégal d’aujourd’hui demeure un espace démocratique vivant, même si perfectible. Parler de dérive ici, c’est faire preuve d’un opportunisme qui insulte l’intelligence des citoyens.
Le FDR peut bien agiter ses slogans sur la « dérive pastefienne », cela ne masque pas sa nostalgie d’un passé révolu. Ce n’est pas un sursaut démocratique, c’est un sursaut de panique. Le peuple sénégalais n’est pas dupe. Il voit la différence entre ceux qui parlent pour se repositionner, et ceux qui agissent pour réformer. Ce pays a tourné une page, et ceux qui s’accrochent aux marges du livre feraient mieux de lire les lignes nouvelles que les citoyens écrivent chaque jour, loin des conférences et des plateaux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Modou Diop.
Mis en ligne : 09/08/2025
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