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Encore un scandale politico-financier qui sent la pourriture à plein nez. Thierno Ndom Bâ, homme d’affaires bien introduit dans les cercles de l’ancien régime, est accusé d’avoir siphonné une créance colossale de plus d’un milliard de francs CFA. Une affaire mêlant héritage, ancienne régie ferroviaire, et surtout, une médiation trouble où le nom d’Amadou Bâ, ex-Premier ministre, réapparaît en coulisses. Tant que ces histoires se terminent sans condamnation, elles ne sont que des pièces de théâtre jouées sur le dos d’un peuple fatigué.
Depuis des années, les Sénégalais assistent, médusés, à une succession de scandales financiers impliquant des personnalités bien connues du sérail politique. À chaque fois, le même scénario : des montants astronomiques, des réseaux d’influence, des procédures judiciaires entamées… puis plus rien. L’affaire Thierno Ndom Bâ ne fait que s’ajouter à cette longue liste de feuilletons sans fin, où la justice semble jouer le rôle d’une figurante.
Derrière ce scandale, c’est tout un système de prédation qui refait surface. Une dette légitime, validée par la justice et l’administration, devient une opportunité pour un homme d’affaires de s’enrichir sur le dos d’une famille héritière. Comment expliquer que malgré la validation officielle de la créance, le recouvrement devienne subitement un parcours d’influence opaque ? Comment justifier que des documents cruciaux soient remis à un tiers, qui promet une médiation par ses liens avec un ancien Premier ministre ? Et comment tolérer qu’en 2025, ce genre de pratiques soit encore possible dans un pays qui se dit républicain ?
L’impunité des élites, ce dossier illustre une fois de plus la protection dont jouissent certains proches de l’ancien régime. L’invocation d’Amadou Bâ, même indirecte, montre à quel point les réseaux politiques sont mobilisés pour escamoter la vérité.
Une justice à deux vitesses, des milliards sont en jeu, une plainte est déposée, et pourtant, aucune arrestation, aucun mandat. Si le prévenu s’appelait « Ndiaye Modou » et n’avait pas de carnet d’adresses, il serait déjà en prison.
La fatigue du peuple, les Sénégalais n’en peuvent plus de voir toujours les mêmes figures mêlées à des affaires louches, sans jamais être inquiétées. L’effet est délétère : perte de confiance dans l’État, banalisation de l’escroquerie, et frustration croissante.
Des précédents inquiétants, que l’on se souvienne de l’affaire Batiplus, de Petro-Tim, ou des scandales liés à des marchés publics : à chaque fois, les poursuites s’étiolent, les victimes sont oubliées, et les coupables continuent de parader.
Dans d’autres pays, comme le Rwanda ou le Ghana, de telles accusations entraîneraient immédiatement des mesures conservatoires, des auditions publiques, voire des commissions d’enquête parlementaires. Chez nous, c’est le silence, l’attentisme, puis l’oubli. À force, on s’habitue au poison.
Le peuple sénégalais en a assez de ces feuilletons judiciaires sans fin, où des milliards s’envolent dans les arcanes du pouvoir sans jamais retomber dans les caisses de la justice. Tant qu’aucune condamnation exemplaire ne sera prononcée, tant que les vrais responsables ne paieront pas, ces affaires resteront des simulacres de justice. Le pays ne pourra avancer qu’en rompant avec cette culture de l’impunité, et en rendant enfin des comptes aux citoyens. Parce que trop, c’est trop.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 09/08/2025
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