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Un incident survenu le dimanche 3 août 2025, et immortalisé dans une vidéo rapidement devenue virale, montre une vive altercation entre le préfet de Kaolack et le maire de la ville, Serigne Mboup. Le préfet aurait ordonné au maire de « dégager », expression jugée injurieuse et profondément irrespectueuse pour un édile élu. Cet incident est une gifle à la démocratie locale et révèle un mépris inquiétant de certaines autorités étatiques envers les élus du peuple.
La scène s’est déroulée lors de la Journée nationale de l’Arbre à Kaolack, dans le cadre d’un événement organisé par l’association Bokk Jef Ci Kaolack. Selon un compte‑rendu, les tensions trouvent racine dans un différend autour de la présence du préfet, à cause de rivalités politiques locales et d’une annulation tardive de l’événement à l’initiative du maire ou de ses représentants
L’échange tendu révèle un déséquilibre grave : un représentant de l’État se permet d’ordonner à un élu démocratique d’« évacuer », sans justification autre que le rapport de force, et sans un cadre légal ou protocolaire justifié. Même en situation de conflit d’agenda, ce langage est non seulement inconvenant mais attentatoire au statut de maire
Les sources rapportent que le préfet est en général perçu comme un agent pondéré, confronté à un maire réputé « arrogant et caractériel »
Mais c’est bien le comportement du préfet autoritaire, voire humiliant qui heurte la conscience démocratique : dire à un maire « dégage-toi » n’est pas un échange verbal, c’est un acte de supériorité institutionnelle qui insulte la dignité populaire.
De telles injonctions rappellent des pratiques autoritaires où les autorités locales élues ne sont que des figures de second rang sans droit de parole légitime.
Si un préfet peut ainsi s’imposer, que peuvent craindre les élus qui défendent des positions dissidentes ou critiques ? Cela nourrit un climat de peur politique.
Un tel comportement jette le discrédit sur l’État tout entier quand ses représentants abusent de leur pouvoir à l’encontre d’une majorité démocratiquement élue.
Un préfet doit incarner l’autorité républicaine avec retenue, non pas l’arrogance ou l’humiliation publique. L’usage d’un langage aussi violent et insolite est indigne d’une fonction publique
Dans d’autres contextes africains ou européens, les affrontements entre autorités centrales et locales se règlent souvent via des protocoles respectueux, des médiations institutionnelles ou des recours judiciaires. Par exemple, au Maroc ou en France, un préfet ne s’arrogerait jamais le droit de sommer un maire élu d’« dégager » publiquement, sans entraîner une réaction officielle immédiate et des excuses publiques.
Dire à un maire « dégage » est une gifle à la démocratie locale. Cet incident, loin d’être anecdotique, reflète une culture administrative méprisante de la part de certaines autorités centrales envers les élus du peuple. Je réaffirme : cela constitue une violation grave du respect institutionnel et démocratique, et mérite des excuses publiques et des mesures concrètes pour restaurer le dialogue institutionnel.
J’exige que le préfet présente publiquement ses excuses au maire Serigne Mboup et aux citoyens de Kaolack.
Que l’État instaure un code de conduite clair encadrant les interactions entre préfets et maires. Que des sessions de sensibilisation à la déontologie et au respect mutuel soient organisées pour tous les fonctionnaires de l’administration territoriale.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fallou Fall.
Mis en ligne : 10/08/2025
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