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On dit souvent que les hommes sénégalais sont infidèles par habitude. C’est devenu une phrase banale, un constat accepté, presque normalisé. Moi aussi, au départ, je me suis laissé glisser dans ce courant, pensant que c’était le lot de tous. Marié, père de famille, j’ai toujours juré que jamais je ne divorcerais. C’est une ligne rouge que je ne franchirai pas, ni pour l’honneur, ni pour la stabilité de mes enfants.
Mais voilà que le jeu s’est retourné contre moi.
Au début, ce n’était qu’un flirt, un petit feu allumé au hasard d’une rencontre. Une distraction, pensais-je. Mais ce feu est devenu incendie. Aujourd’hui, je l’aime. Je l’aime à en pleurer seul dans ma chambre. Je l’aime à me perdre dans ses silences. Je l’aime au point de me sentir vivant et en danger à la fois.
Et puis, il y a eu cette soirée.
J’étais avec ma femme à un mariage, dans une grande salle festive de Dakar. Les youyous, les sabars, les rires… Et soudain, je la vois. Elle. Assise juste en face, habillée avec cette grâce qui n’appartient qu’à elle. Mais elle n’était pas seule. Un homme, très à l’aise, riait avec elle, lui murmurait à l’oreille. Elle riait, elle riait sans me voir, ou pire, en me voyant. Mon cœur a fait toum toum. J’ai failli tomber de ma chaise. Ma propre femme, à côté de moi, a dit en souriant : “Waaw, quel beau couple, j’espère qu’ils vont se marier.”
Je ne savais plus si je devais rire, pleurer ou me lever pour hurler.
Ce soir-là, tout s’est écroulé. Je ne dors plus. J’ai appelé la fille. Elle m’a calmement dit qu’elle est célibataire, libre, qu’elle ne me doit rien. Elle a raison. Mais mon cœur, lui, ne comprend pas ces règles.
À la maison, je m’effondre en silence. Un soir, ma femme m’a trouvé en larmes. J’ai menti, dit que c’est la mort de mon oncle qui me hante. Elle m’a pris dans ses bras, m’a consolée. Et moi, je me suis senti encore plus misérable.
Je vis entre deux mondes : celui que j’ai construit et celui que je n’ai jamais osé choisir. Je suis marié, mais amoureux d’une autre. Et je souffre de voir cette autre vivre sans moi.
Aujourd’hui, je ne demande pas à être jugé. Je demande juste à être compris.
Si quelqu’un a un remède pour guérir d’un amour qu’on n’a jamais eu le droit d’aimer, qu’il me le donne. Moi, je n’ai que mes larmes et mon silence.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 11/08/2025
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