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À peine élargi de prison, l’ancien député Moustapha Diakhaté s’est fendu d’une sortie virulente visant le Commissaire de la Police du Port où il a été placé en garde à vue. Il accuse ce dernier d’avoir volontairement nui à sa santé en le privant de ses lunettes et de son traitement contre l’asthme. Selon ses propos, rapportés dans un article factuel récemment publié, le commissaire aurait agi avec l’intention de le faire souffrir, voire de le faire mourir. Bien que la gravité des faits allégués mérite d’être examinée avec rigueur, force est de constater que l’attitude de M. Diakhaté tranche avec celle qu’on serait en droit d’attendre d’un homme venant tout juste de retrouver sa liberté.
La scène politique sénégalaise est souvent marquée par des confrontations entre les anciens dignitaires et les forces de l’ordre. Moustapha Diakhaté, ex-bras droit du président Macky Sall et figure controversée, n’a cessé depuis sa disgrâce de multiplier les prises de position tranchées et souvent provocatrices. Sa dernière sortie, loin de témoigner d’un apaisement, s’inscrit dans une continuité faite de défiance envers les institutions républicaines. Et cela, à un moment où le pays aspire à plus de stabilité et de responsabilité de la part de ses anciens dirigeants.
Accuser publiquement un commissaire de police d’avoir voulu provoquer sa mort, sans preuves tangibles et en s’appuyant uniquement sur des propos rapportés par un proche, témoigne d’un manque de retenue inquiétant. Une telle déclaration, loin d’être anodine, contribue à jeter le discrédit sur les institutions, à exacerber la méfiance envers les forces de l’ordre, et à alimenter un climat de tension. Si les conditions de détention ont été inacceptables, il existe des voies légales pour faire valoir ses droits. Le recours à la dénonciation publique, dans une tonalité aussi accusatrice, semble davantage servir une stratégie personnelle de victimisation et de règlement de comptes qu’une réelle volonté de justice.
Ce qui frappe dans cette affaire, c’est l’absence totale de remise en question de la part de Moustapha Diakhaté. Sorti de prison, il aurait pu adopter une posture d’humilité, prendre le temps de la réflexion, voire s’engager dans un plaidoyer pour l’amélioration des conditions de détention au Sénégal. Au lieu de cela, il choisit l’affrontement verbal et l’accusation directe. Une attitude qui rappelle d’autres cas similaires, comme celui d’hommes politiques libérés dans des conditions controversées mais qui, au lieu de chercher à reconstruire leur image, ont opté pour la confrontation permanente avec les autorités. Ce comportement ne grandit ni l’homme, ni la cause qu’il prétend défendre.
Dans une démocratie, la liberté d’expression est fondamentale. Mais elle ne saurait être un prétexte à l’intimidation ni à la diffamation. Moustapha Diakhaté, en tant qu’ancien parlementaire, se doit d’incarner un minimum de dignité dans l’espace public. Sa parole a un poids, et son attitude actuelle envoie un message destructeur à ceux qui le suivent. Le Sénégal a besoin de leaders capables de transcender leurs frustrations personnelles pour œuvrer au bien commun, et non de figures animées par le ressentiment.
Le temps est venu pour M. Diakhaté de faire preuve de retenue, de tourner la page du ressentiment, et de se montrer à la hauteur des responsabilités qu’il a un jour portées. C’est à ce prix que la démocratie sénégalaise pourra continuer de se construire sur des bases solides, loin des règlements de comptes personnels et des déclarations incendiaires.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 12/08/2025
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