Jeune, pleine d’espoir et pourtant déjà marquée par les blessures du passé, je me confie aujourd’hui à travers ce récit. À 24 ans, après une déception amoureuse en novembre 2024 qui m’a profondément abîmée, je pensais pouvoir panser mes blessures, avancer, mais le cœur restait lourd.
Quelques mois plus tard, en janvier, j’ai rencontré X, un homme de 32 ans. Comme beaucoup d’hommes, il est venu avec le discours rassurant : « Je t’aime bien, je veux t’épouser. » Mais mes cicatrices encore fraîches, la peur d’être à nouveau blessée, et une certaine méfiance envers sa situation m’ont poussée à douter. À cet âge et avec sa situation, je pensais qu’il ne pouvait être disponible, ou qu’il avait déjà une autre femme dans sa vie. Alors, je l’ai mis à l’épreuve.
Pendant cinq mois, j’ai fait semblant de ne pas trop m’investir. Je ne faisais jamais le premier pas, mais j’étais toujours là quand il voulait me voir. Une manière pour moi de ne pas trop dévoiler mes sentiments, de garder une certaine distance protectrice. Peu à peu, j’ai commencé à lui faire confiance, à m’intéresser vraiment à lui, et finalement, notre relation a évolué vers l’intimité. J’avais besoin de temps, je lui disais que mon corps n’était pas encore prêt, que j’avais besoin d’être rassurée.
Mais voilà la blessure qui me déchire encore : pendant ce temps, il entamait une relation virtuelle avec une autre fille, une relation que j’ai découverte en remarquant ses appels répétés vers un numéro inconnu. Face à mes interrogations, il m’a avoué qu’il se demandait s’il ne perdait pas son temps avec moi, qu’il trouvait chez cette autre fille une disponibilité et une confiance qu’il ne percevait pas chez moi. Cette fille virtuelle était prête, sûre, patiente et aimante, sans doute plus qu’il ne le percevait en moi.
Il m’a dit qu’il m’aimait sûrement plus qu’elle, mais que mon manque d’assurance, ma colère rapide, et mes hésitations l’avaient refroidi. Il craignait aussi que mon tempérament puisse lui faire du mal. Malgré mes supplications et mes promesses d’efforts, il a refusé d’abandonner cette autre relation, préférant laisser le temps décider.
J’ai pleuré, j’ai supplié, mais au bout de plusieurs mois de souffrance, j’ai fait le choix de le bloquer sur tous les réseaux, de couper tout contact, pour essayer de me reconstruire. Ce choix n’a pas été facile, car je me suis sentie rejetée au moment même où je m’impliquais le plus.
Aujourd’hui, je me pose cette question qui tourmente beaucoup de cœurs blessés : ai-je bien fait de tout abandonner ? Aurais-je dû tenter encore une fois de réparer, de pardonner, d’espérer ?
Ma réponse, nourrie par cette expérience, est que se protéger est parfois le plus grand acte d’amour envers soi-même. L’amour ne doit jamais être une source d’angoisse ou d’insécurité. Dans notre société sénégalaise où les valeurs de respect, de loyauté et d’engagement sont essentielles, il est important de ne pas perdre sa dignité.
Revenir vers quelqu’un qui ne choisit pas clairement, qui divise son cœur, revient souvent à retomber dans la souffrance. Se bloquer, c’est se dire qu’on mérite mieux, qu’on ne veut plus être la deuxième option.
Je partage cette confidence dans l’espoir que d’autres jeunes filles comme moi, dans ce Sénégal en pleine évolution, comprennent que l’amour ne doit jamais étouffer, ni briser. Il doit construire, rassurer, élever.
Alors, si vous vivez une situation similaire, rappelez-vous que le courage est parfois de dire « non », même si ça fait mal, et de choisir votre paix intérieure.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 16/08/2025
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