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La récente prise de position de Waly Diouf Bodiang, cadre influent de Pastef, à l’encontre du Conseil constitutionnel suscite un vif débat au sein de l’opinion publique sénégalaise. Alors que cette institution a statué sur la conformité constitutionnelle de plusieurs réformes législatives, Pastef a choisi de réagir par des attaques virulentes, dénonçant ce qu’il perçoit comme une menace contre son projet politique. Cette posture soulève des questions importantes quant à la stratégie adoptée par le parti et ses conséquences sur la crédibilité des institutions et le bon fonctionnement de notre démocratie.
Le Conseil constitutionnel a récemment invalidé plusieurs articles d’une réforme du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, ainsi qu’une disposition clé de la loi d’amnistie adoptée par les députés. Ces décisions, prises dans le respect de la Constitution, visent à préserver l’équilibre des pouvoirs et la légalité des actes parlementaires. Pourtant, la réaction du parti Pastef ne s’est pas faite attendre, notamment à travers le ton acerbe de Waly Diouf Bodiang, qui a qualifié l’institution de « bombe à retardement » menaçant directement le « projet » politique qu’il soutient.
Cette posture est révélatrice d’une stratégie politique bien connue : celle de la victimisation permanente. Plutôt que de reconnaître la légitimité des décisions judiciaires et constitutionnelles, Pastef choisit la voie de l’attaque frontale, assimilant le Conseil à un obstacle personnel ou partisan. Cette approche pose un réel problème démocratique, car elle tend à décrédibiliser des institutions clés du système sénégalais.
En réalité, cette victimisation sert de cache-misère à une incapacité à proposer des alternatives viables ou à corriger les erreurs politiques. Le parti semble préférer s’ériger en victime systématique pour galvaniser sa base, au lieu d’assumer ses responsabilités politiques dans le cadre institutionnel. Cette attitude peut sembler séduisante pour un électorat contestataire, mais elle fragilise profondément la cohésion nationale et le respect des règles démocratiques.
Une démocratie saine nécessite que tous les acteurs respectent les décisions constitutionnelles, même si elles leur déplaisent. La remise en cause systématique de ces décisions est un précédent dangereux qui menace la stabilité institutionnelle.
La critique constructive doit s’appuyer sur des propositions claires et un engagement responsable, non sur des accusations dramatiques et des postures victimaire démesurées. Pastef gagnerait à privilégier le débat d’idées plutôt que l’invective.
La stratégie de Pastef n’est pas un cas isolé. Dans d’autres démocraties, on observe souvent que des partis d’opposition radicaux usent de la victimisation pour masquer leurs insuffisances. C’est le cas en France avec certains mouvements extrêmes qui contestent systématiquement les institutions pour mobiliser leur base, parfois au détriment du dialogue et du compromis.
Le comportement de Pastef, à travers les propos de Waly Diouf Bodiang, illustre un recours inquiétant à la victimisation et à l’attaque des institutions pour masquer des faiblesses politiques. Cette stratégie, loin d’être constructive, risque d’affaiblir la démocratie sénégalaise et de semer la division. Il est impératif que les acteurs politiques apprennent à respecter les règles et à débattre dans le cadre institutionnel, pour préserver la cohésion et la stabilité du pays.
Le Pastef doit sortir de cette logique contre-productive et adopter une posture responsable, au service du Sénégal et de sa démocratie.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 17/08/2025
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