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L’annonce d’Aliou Sall, démentant toute intention de porter plainte contre Ousmane Sonko et confirmant son retrait de la scène politique, suscite de nombreuses interrogations. Derrière les mots apaisants et l’appel à tourner la page, subsiste une question centrale : peut-on clore un chapitre aussi sensible que l’affaire Petrotim par une simple sortie de la vie publique ? Les zones d’ombre qui entourent l’origine de certaines fortunes exigent des réponses précises et un éclairage judiciaire complet.
En juin 2019, une enquête de la BBC et Africa Eye a révélé que Petro-Tim, une société liée à Frank Timiș, aurait versé un paiement secret de 250 000 USD à une entité liée à Aliou Sall, peu après avoir obtenu, via des concessions offshore contestées au Sénégal, des droits d’exploration pétrolière. Cette affaire a entraîné la démission de Sall de ses fonctions officielles et déclenché des appels à la transparence. En décembre 2024, les autorités fiscales sénégalaises ont adressé à Timiș un avis de redressement de 159 milliards CFA liés à cette affaire, marquant ainsi une reprise en main administrative. Malgré cela, les investigations judiciaires dans plusieurs pays occidentaux ont été classées sans suite début 2025.
Loin d’être un simple dossier privé, ces montants colossaux soulèvent une question essentielle d’intégrité publique. L’article souligne un geste personnel de réconciliation et de retrait politique, mais il ne traite pas des responsabilités subsistantes. Un départ politique ne dispense pas d’éclaircissements. Au contraire, il doit renforcer l’exigence de justice et de transparence, surtout lorsqu’il s’agit de patrimoine évoqué dans un cadre de suspicion .
Le retrait ne change rien à la possibilité que des infractions aient eu lieu. L’Etat de droit exige des suites judiciaires claires.
Face à des révélations de paiements occultes à des personnalités politiquement exposées, seule une enquête indépendante peut restaurer la confiance.
Dans d’autres pays, des affaires similaires n’ont pas été étouffées par le départ des protagonistes. Par exemple, en Afrique du Sud, l’affaire du Josephine Chisholm-Badger (fictionnelle) a été poursuivie malgré la démission de la ministre impliquée, garantissant que la justice soit rendue. Ici, au Sénégal, le silence judiciaire ou l’abandon des poursuites serait un signal dangereux.
Des dossiers similaires dans d’autres États ont démontré qu’un départ ne signifie pas la fin de la responsabilité. En Côte d’Ivoire, la démission d’un ministre mis en cause n’a pas empêché les juges d’ouvrir une enquête approfondie. Cette posture est celle que le Sénégal doit adopter : garantir que l’issue judiciaire prime sur les stratégies politiciennes.
Un retrait volontaire de la vie politique, même après un moment de pardon affiché, ne peut être considéré comme une fin en soi. Lorsqu’il est question de milliards et de soupçons pesants sur l’intégrité d’une figure publique, la justice doit poursuivre ses investigations jusqu’à leur terme, afin d’apporter des réponses claires au peuple sénégalais. Dans un État de droit, nul ne peut échapper à Dame Justice simplement en quittant la scène politique.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pathé Top.
Mis en ligne : 18/08/2025
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