Fin des privilèges : L’heure de l’exemplarité a sonné - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Justice | Par Eva | Publié le 21/08/2025 08:08:00

Fin des privilèges : L’heure de l’exemplarité a sonné

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L’Union des magistrats du Sénégal (UMS) a récemment tenu son Assemblée générale à Dakar, marquant un changement notable dans l’organisation de cet événement qui se tenait auparavant à Saly, souvent dans des cadres luxueux et sur tout un week-end. Cette modification résulte directement d’une décision du nouveau régime de mettre fin à la subvention annuelle de 40 millions de francs CFA auparavant accordée à l’UMS. Cette coupe budgétaire n’est pas un cas isolé. D’autres structures influentes, telles que le Conseil pour l’observation des règles d’éthique et de déontologie dans les médias ou encore certaines organisations patronales, ont elles aussi été privées de leur financement public.

Cette décision, bien qu’elle suscite des crispations dans les milieux concernés, incarne un tournant vers plus de sobriété et d’équité dans la gestion des fonds publics.

Pendant de longues années, certaines élites institutionnelles et professionnelles ont bénéficié d’un soutien financier constant de l’État pour organiser leurs activités. Ces allocations étaient présentées comme un appui à des missions d’intérêt général, mais elles donnaient aussi l’image d’un traitement préférentiel accordé à des groupes influents, souvent perçus comme proches du pouvoir en place. Le nouveau régime a choisi de rompre avec cette tradition, envoyant ainsi un message clair : les ressources publiques doivent avant tout servir à améliorer la vie des citoyens ordinaires et non à financer le confort des élites.

Cette mesure s’inscrit dans un contexte économique et social où les besoins sont nombreux et pressants. Le pays fait face à des défis majeurs en matière d’accès à l’eau potable, d’amélioration du système éducatif, de modernisation des infrastructures et de renforcement des services de santé. Dans ces conditions, il devient difficile de justifier que plusieurs millions de francs CFA soient consacrés chaque année à des rencontres se déroulant dans des hôtels prestigieux, alors que des villages entiers manquent encore d’électricité ou que des hôpitaux peinent à disposer de matériel médical de base.

En cessant ces subventions, l’État engage un geste fort de justice fiscale et de redistribution équitable. Il s’agit non seulement d’une mesure budgétaire, mais aussi d’un acte symbolique : tous doivent participer à l’effort national, y compris les corps les plus puissants du pays. Les magistrats, les patrons et les responsables de médias sont appelés à montrer l’exemple, à organiser leurs activités avec leurs propres ressources ou grâce à des financements transparents et indépendants.

Cette décision n’est pas isolée. Dans d’autres pays africains, comme le Botswana ou le Ghana, des gouvernements ont réduit ou supprimé des subventions jugées non essentielles pour recentrer les dépenses sur les priorités sociales. En Europe, après la crise de 2008, plusieurs États ont revu à la baisse les aides aux corporations professionnelles, sans que cela ne remette en cause leur fonctionnement. Au contraire, cela a souvent stimulé l’innovation : formations en ligne, mutualisation des coûts, recherche de financements alternatifs.

Ce recentrage des priorités reflète également une vision politique de long terme. Il vise à rationaliser les dépenses publiques, à orienter les investissements vers des projets à fort impact social et à redonner confiance à la population quant à l’usage des deniers publics. Dans d’autres pays, ce type de réforme a déjà porté ses fruits, en stimulant la responsabilisation des institutions et en renforçant la crédibilité de l’État.

Certes, ces décisions peuvent sembler abruptes et provoquer un certain inconfort parmi ceux qui en subissaient directement les avantages. Mais elles offrent aussi une opportunité : celle de redéfinir les rapports entre l’État et les élites, en passant d’une logique d’assistanat à une logique de partenariat équitable, où chacun contribue selon ses moyens à l’édifice national.

La suppression de la subvention à l’UMS et à d’autres organisations est un signal fort en faveur d’une gouvernance plus juste, plus sobre et plus centrée sur l’intérêt général. C’est un pas dans la bonne direction, et il appartient désormais à tous les acteurs concernés de s’adapter et de participer activement à cette nouvelle ère de responsabilité partagée.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sidy Ndour.
Mis en ligne : 21/08/2025

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