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Près de 766 milliards de francs CFA auraient été injectés par le régime de Macky Sall dans la gestion des inondations. Malgré cette somme colossale, des localités comme Touba, Thiaroye ou les Parcelles Assainies continuent de subir chaque hivernage les mêmes désastres. Le Premier ministre Ousmane Sonko a ordonné un audit de ces fonds, dont la publication est annoncée comme imminente. Cet audit apparaît comme la reconnaissance officielle de l’échec des politiques menées par le précédent gouvernement.
Entre 2012 et 2022, Macky Sall avait lancé un vaste programme décennal pour lutter contre les inondations. Ce plan visait à renforcer les infrastructures, améliorer le drainage et protéger les zones vulnérables. Pourtant, malgré les investissements annoncés, les plaintes des populations affectées n’ont jamais cessé. Chaque année, les mêmes scènes de quartiers engloutis, de familles déplacées et de pertes matérielles se répètent, accentuant le sentiment d’abandon chez les citoyens.
L’audit commandité par l’actuel gouvernement constitue un aveu implicite d’échec. Car s’il y avait eu une véritable efficacité dans la mise en œuvre de ce programme, il n’aurait pas été nécessaire de revisiter sa gestion. Le simple fait que l’on cherche aujourd’hui à comprendre comment un tel montant a pu être mobilisé sans résultats durables prouve l’ampleur des dysfonctionnements. Plus encore, le fait que cette évaluation intervienne seulement après un changement de régime traduit un manque criant de transparence dans la gouvernance précédente.
Premièrement, la commande de cet audit est en soi une reconnaissance que le plan de Macky Sall n’a pas atteint ses objectifs. Deuxièmement, l’absence d’une reddition de comptes régulière pendant dix ans révèle une gouvernance fermée et réticente à l’auto-évaluation. Troisièmement, les populations victimes, contraintes de vivre chaque année les mêmes drames, ont été doublement trahies : par l’échec du programme et par le silence autour de son bilan. Enfin, dans un pays où les ressources financières sont limitées, il est intolérable de mobiliser de telles sommes sans en mesurer l’impact ni sanctionner les éventuelles dérives.
À l’international, des pays confrontés à des défis similaires ont su agir. Au Nigeria, des systèmes d’alerte précoce et des campagnes de nettoyage des canaux ont réduit les risques. En Afrique du Sud, des plans de préparation aux catastrophes naturelles ont été renforcés, limitant les dégâts humains et matériel. Même en Afrique de l’Est, des projets intégrés de gestion des risques d’inondation, cofinancés par des partenaires comme l’AFD, montrent que des solutions existent. Le Sénégal, lui, a préféré les annonces médiatisées aux actions concrètes.
L’audit annoncé par Ousmane Sonko est bien plus qu’un simple exercice administratif. C’est la preuve que les politiques de lutte contre les inondations menées par Macky Sall étaient un fiasco. C’est aussi le symbole d’un système qui a préféré masquer ses failles plutôt que d’affronter la vérité. Les Sénégalais attendent désormais des explications claires et des mesures concrètes pour que justice soit rendue aux victimes. La publication rapide de ce rapport et l’identification des responsabilités constituent une étape indispensable pour restaurer la confiance et rompre avec une gouvernance marquée par l’opacité et l’inefficacité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malamine S. Fall.
Mis en ligne : 23/08/2025
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