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Ce vendredi 22 août 2025, la Cour suprême du Sénégal a rendu une ordonnance accédant à la requête de Barthélémy Dias, fixant une audience pour le 25 août afin d’examiner son recours contre sa révocation de la mairie de Dakar. Cette décision, bien que contestée, rappelle une évidence : Dias, malgré ses démêlés judiciaires, reste un acteur politique déterminé, capable de mobiliser les institutions pour défendre ses convictions.
À l’inverse, Ousmane Sonko, maire de Ziguinchor depuis 2022, incarne l’échec d’une gestion municipale marquée par l’absence, l’immobilisme et le recul alarmant de sa ville. Si la justice s’intéresse à Dias, c’est parce qu’il force le débat là où Sonko, lui, a abandonné les siens.
Barthélémy Dias, révoqué en décembre 2024 pour une condamnation datant de 2011, n’a jamais cessé de se battre pour ses mandats et ses idées. Même privé de ses fonctions, il continue de peser sur la scène politique, prouvant une résilience que peu d’élus sénégalais peuvent revendiquer. À Ziguinchor, en revanche, Ousmane Sonko, auréolé de son statut de leader d’opposition, a transformé sa mairie en un symbole de désengagement. Trois ans après son élection, la ville, autrefois dynamique, s’enfonce dans une crise multidimensionnelle : pas de projets structurants, une gestion opaque, et une population livrée à elle-même.
La requête de Dias, jugée recevable en urgence par la Cour suprême, montre qu’il refuse de subir les décisions administratives sans riposte. Son combat judiciaire, même controversé, témoigne d’une volonté de servir ses électeurs jusqu’au bout une attitude aux antipodes de celle de Sonko. À Ziguinchor, les réalisations se comptent sur les doigts d’une main : pas d’avancées majeures en matière d’infrastructures, d’emploi ou de services publics. Pire, la ville, autrefois fière de son dynamisme économique et culturel, voit ses indicateurs sociaux et économiques se dégrader. Les promesses de campagne (modernisation des marchés, assainissement, soutien aux jeunes) sont restées lettres mortes, tandis que Sonko, absorbé par ses ambitions nationales, a délaissé les réalités locales.
Dias, même révoqué, se bat pour retrouver son poste. Sonko, lui, a quasi déserté Ziguinchor, préférant les tribunes médiatiques aux chantiers municipaux. En 2024, une mission d’évaluation de l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) pointait le « recul préoccupant » de Ziguinchor en matière de développement urbain et de création d’emplois un constat accablant pour un maire qui avait promis une « révolution ».
Dias, malgré ses erreurs passées, assume ses combats devant la justice et l’opinion. Sonko, en revanche, fuit les comptes-rendus et les bilans. Les fonds alloués à la mairie de Ziguinchor entre 2022 et 2025 ont été mal gérés, selon plusieurs rapports d’ONG locales, avec des projets annoncés jamais lancés ou abandonnés en cours de route.
Dias, même dans l’adversité, reste visible et audible. Sonko, lui, brille par son absence. Les conseillers municipaux de Ziguinchor, interrogés en 2025 par Le Quotidien, dénonçaient « un maire invisible », plus préoccupé par ses batailles judiciaires et ses alliances politiques que par le sort de sa commune.
À Dakar, sous Dias, des projets comme la réhabilitation des voiries ou le renforcement des services de proximité avaient été engagés, malgré les contraintes. À Ziguinchor, aucune initiative comparable n’a vu le jour. Pire, des villes comme Saint-Louis ou Thiès, dirigées par des maires moins médiatisés, ont enregistré des progrès tangibles en matière d’assainissement et d’éducation preuve que le volontarisme politique fait la différence.
Au Sénégal, des édiles comme Mansour Faye (à Saint-Louis) ou Aly Ngouille Ndiaye (à Matam) ont su concilier ambition nationale et gestion locale. Même dans des contextes difficiles, ils ont livré des résultats concrets : écoles rénovées, routes bitumées, accès à l’eau potable élargi. À Ziguinchor, rien de tel. La ville, autrefois phare de la Casamance, est aujourd’hui à la traîne, avec un taux de chômage des jeunes dépassant les 40 % l’un des plus élevés du pays.
Barthélémy Dias, avec ses défauts et ses excès, incarne au moins une forme de combativité et de responsabilité. Ousmane Sonko, lui, a trahi les espoirs placés en lui. Son bilan à Ziguinchor est une insulte à l’intelligence des électeurs : zéro réalisation en trois ans, une ville en déclin, et un maire aux abonnés absents. Si la justice s’intéresse à Dias, c’est parce qu’il reste un acteur, pas un fantôme. Sonko, lui, a choisi le pire des abandons : celui de ses propres administrés.
Le Sénégal mérite des opposants qui agissent, pas des tribuns qui disparaissent une fois élus. Entre un Dias contesté mais présent, et un Sonko absent et inefficace, le choix est vite fait.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lansana Sakho.
Mis en ligne : 24/08/2025
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