Je suis un jeune de la vingtaine, comme beaucoup d’autres ici au Sénégal, en train de me débattre avec la vie. Le dehors est dur, toi-même tu sais. Dans ce pays, même quand tu as l’énergie et la volonté, tout semble bloqué. Tu cours derrière le travail, derrière les opportunités, et au final tu as l’impression de toujours rester au point de départ.
Dans cette galère, j’ai quand même eu une petite lumière dans ma vie : ma copine. Une belle fille avec qui je suis depuis trois ans. On a partagé nos rêves, nos espoirs, nos moments de joie comme nos larmes. Mais la vérité, c’est que l’amour seul ne nourrit pas. Elle, elle se débrouille aussi, mais elle attend toujours un petit geste de ma part, une preuve que je peux assurer. Sauf que, franchement, je n’ai rien.
L’autre jour, elle m’a dit en rigolant enfin je pensais que c’était une blague qu’elle est fatiguée d’attendre. Fatiguée de vivre dans l’espoir. Fatiguée de patienter. Et qu’elle est prête à partir. J’ai ri jaune, mais au fond de moi, j’ai senti un frisson. Parce que je connais la réalité : dans ce pays, beaucoup de jeunes filles choisissent la sécurité matérielle avant les belles promesses.
Quelques jours plus tard, elle m’annonce sans détour qu’elle sort maintenant avec un autre gars. Un porteur, tu sais ces hommes qui voyagent souvent, qui ramènent du riz, de l’argent, qui font Dubaï. Elle m’a dit qu’elle veut un homme capable de prendre soin d’elle, pas seulement de lui dire “je t’aime”.
J’ai écouté. Ça m’a fait mal, mais je n’ai pas crié. J’ai juste dit : “Ok, je te laisse partir. Mais à une seule condition : qu’on parte ensemble.” Parce que moi aussi, je cherche ma chance. Moi aussi, j’ai besoin d’un appui. Je lui ai même dit de présenter ce gars comme si j’étais son cousin, histoire qu’il me tende aussi la main.
Elle m’a regardé, choquée. Elle m’a demandé si je me rendais compte de ce que je disais. Mais c’est la vérité : moi aussi je galère. Moi aussi je rêve d’un avenir meilleur. Et si l’opportunité vient, pourquoi pas ?
Je sais que certains diront que j’ai manqué de fierté, que j’aurais dû refuser et tourner la page. Mais dis-moi, est-ce que la fierté nourrit l’homme ? Est-ce qu’elle paie le loyer, les factures, les besoins quotidiens ? J’ai grandi dans une société où, souvent, on attend tout de l’homme. Mais quand l’homme est fauché, il devient presque invisible.
Aujourd’hui, je ne sais pas si j’ai mal agi. Peut-être que j’ai trop parlé sous l’effet de la frustration. Peut-être que j’ai montré une faiblesse. Mais dans ce Sénégal où le coût de la vie monte chaque jour, où les jeunes se battent sans perspective, je ne suis pas le seul à me sentir coincé.
Alors je viens partager cette confidence, comme un frère à d’autres frères et sœurs. Peut-être que vous avez traversé la même chose. Peut-être que vous avez un conseil pour moi. Parce qu’au fond, tout ce que je veux, c’est trouver ma place, construire ma vie et ne plus me sentir humilié par la pauvreté.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 25/08/2025
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