Des milliards investis, un partenariat trahi : L’ONU bafoue la confiance sénégalaise - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Société | Par Eva | Publié le 28/08/2025 08:08:00

Des milliards investis, un partenariat trahi : L’ONU bafoue la confiance sénégalaise

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Le système des Nations unies projette d’investir plus de 220 milliards de francs CFA pour renforcer ses installations à Nairobi. L’objectif affiché est d’établir la capitale kényane comme un centre onusien majeur, au même titre que New York, Genève ou Vienne. Plusieurs agences importantes comme l’Unicef, ONU-Femmes ou l’UNFPA y installeront leurs sièges régionaux.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions persistantes entre l’ONU et le gouvernement sénégalais autour de la Maison des Nations unies de Diamniadio : le Premier ministre remet en cause les accords d’occupation, notamment sur le montant du loyer exigé. Nairobi bénéficie d’un loyer symbolique, tandis que Dakar impose des conditions jugées excessives, poussant l’ONU à envisager son transfert. Il s’agit là d’une ingérence et d’un chantage inacceptable de la part de l’ONU.

La Maison des Nations unies à Diamniadio, située dans la ville nouvelle conçue pour désengorger Dakar, a été inaugurée en novembre 2023. Construite à hauteur de 175 milliards de francs CFA dans le cadre d’un système de location-vente, elle devait regrouper une trentaine d’agences onusiennes. Cependant, sous la nouvelle administration, un différend est né à propos du loyer, l’État sénégalais exige désormais une compensation financière, alors qu’un usage gratuit avait été convenu auparavant. Face à ce blocage, l’ONU a brandi la menace de transférer ces bureaux vers Nairobi, après avoir un temps évoqué Abidjan.

Cette posture de l’ONU est dérangeante. L’organisation, censée soutenir les États dans leur développement, opte pour un comportement coercitif : elle privilégie une ville disposant de conditions favorables, au détriment d’un pays qui a investi lourdement pour offrir un cadre moderne et adapté. Nairobi bénéficie historiquement de conditions avantageuses, tandis que Dakar se retrouve sanctionnée pour vouloir simplement rééquilibrer un accord qui aurait dû engager un partenariat juste et durable.

D’abord, il s’agit d’un chantage économique déguisé. L’ONU, au lieu de négocier avec élégance, use de son pouvoir en menaçant de partir. Ce comportement ressemble à une pression inacceptable : les agences régionales sont prêtes à basculer si l’État exige un loyer, pourtant parfaitement légitime.

Ensuite, il existe un double standard intolérable. Nairobi mérite-t-elle réellement un traitement de faveur ? Le Sénégal est un pays stable, engagé, qui a consacré des ressources importantes à la construction d’un complexe dédié. Pourquoi l’ONU refuse-t-elle un compromis avec Dakar, mais accepte-t-elle tout de Nairobi ?

Enfin, on observe un manque flagrant de loyauté. Après l’infrastructure flambant neuve offerte par l’État sénégalais, il est profondément décevant que l’ONU réagisse par la menace plutôt que par la négociation. Le respect et la continuité des engagements devraient pourtant guider ce partenariat.

D’autres pays africains comme le Rwanda ou l’Éthiopie profitent d’un véritable dynamisme diplomatique en attirant des institutions par des politiques proactives. Mais le cas du Sénégal est particulier : à force d’offrir sans garantie de réciprocité, le pays se retrouve dans une situation paradoxale, avec un édifice flambant neuf laissé à l’incertitude.

L’attitude de l’ONU est inacceptable. Loin de soutenir le Sénégal dans son ambition de renforcer son ancrage diplomatique, elle semble privilégier une logique de coûts au détriment d’un partenariat équitable. Ce faisant, elle méprise les efforts colossaux consentis par l’État sénégalais. Il faut que les autorités fassent valoir leur souveraineté et rappellent à l’ONU les principes de coopération juste. Le pays ne doit pas céder au chantage : il mérite respect et considération pour les sacrifices déjà consentis.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Antoine Samb.
Mis en ligne : 28/08/2025

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