Argent sale du yamba gaspillé : Une alternative pour l’économie - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Eva | Publié le 05/09/2025 08:09:01

Argent sale du yamba gaspillé : Une alternative pour l’économie

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Cette semaine, la Gendarmerie nationale brandit ses exploits avec fierté des tonnes de denrées périmées à Keur Massar, demi-tonne de chanvre indien interceptée au large de Nianing. Le tout présenté comme un grand pas pour protéger les populations.

Dans une Afrique où la pauvreté frappe fort, le trafic de chanvre indien ne cesse de prospérer. Il touche toutes les couches de la société : des jeunes vulnérables aux réseaux bien établis. Dans d’autres coins du monde, certains groupes profitent carrément des revenus illicites pour s’auto-financer l’émirat islamique d’Afghanistan tire jusqu’à 60 % de son budget du pavot et du cannabis

Et même en Côte d’Ivoire, on débat de légaliser le chanvre médical pour créer une filière économique contrôlée, au lieu de laisser le marché noir prospérer

Pendant ce temps, ici, on brandit des saisies, mais qui finissent par renforcer le storytelling sécuritaire plutôt qu’apporter une vraie solution.

Ces opérations sont spectaculaires : chiffres impressionnants, photo de pirogue interceptée, ton martial. Mais c’est classique. Comme le dit Le Monde dans un article sur la lutte anti-drogue : une stratégie intransigeante en surface, mais sans résultats durables, souvent contre-productive.

On met en lumière les petites saisies, les « victoires », mais on oublie la stratégie de fond pour casser les circuits financiers, remonter jusqu’aux financiers, ou investir dans des alternatives économiques pour les populations. On soigne l’image, pas le corps. Et dans un pays en développement, le trafic, c’est aussi une économie souterraine qui compense parfois l’absence de débouchés légaux. Certains pays en profitent en faisant émerger une économie du chanvre régulée… mais pas nous.

C’est de la communication, pas de la transformation : Les saisies sont mises en avant pour prouver que la gendarmerie « agit », mais elles ne témoignent pas d’un plan global pour prévenir, éduquer, réinsérer ni désamorcer les réseaux en amont.

On joue au pompier, on ignore la prévention : On saisit après coup, au moment de l’action coup-de-poing. Et le lendemain ? La gangue du problème reste intacte, prête à diversifier son modus operandi.

Un potentiel économique mal exploité : Pendant que certains pays africains bâtissent des filières de chanvre médical pour créer des emplois et attirer des investissements : ici c’est zéro vision économique durable. On laisse prospérer le marché noir et on réprime sans repenser.

Déjà vu ailleurs, ambiance narco-État : Il ne faudrait pas qu’on glisse vers une Guinée-Bissau bis, où l’État est gangréné par des trafics entremêlés partout Une goutte de pouvoir est vite imbibée d’argent sale, surtout si le tissu institutionnel est fragile.

En résumé, ces opérations de saisie, vendues comme des preuves d’action, ne font que masquer un vrai manque de vision. On reste dans le spectaculaire, sans prévenir ni innover. Moi, je dis stop : sortir des clichés, penser au long terme, envisager une évolution, pas un rafistolage. L’État doit arrêter de jouer les pompiers il doit devenir urbaniste, édifier un système résilient.

Certains États exploitent les revenus de drogues illicites à leur avantage. Les Talibans en Afghanistan, par exemple, s’appuient sur des taxes liées à la production de pavot pour financer une grande partie de leur budget

En Côte d’Ivoire, au contraire, des voix s’élèvent pour encadrer légalement le chanvre médicinal à des fins économiques et sanitaires À nous, on empile les saisies, mais on ne construit rien.

Eh toi, lecteur·trice : lève-toi ! Cesse de te laisser vendre du sensationnel vide. Réclame un vrai débat, une réforme où l’économique et le social sont pensés ensemble, où on détache le chanvre du trio du crime-vente-prison. Exige qu’on explore la légalisation encadrée, qu’on investisse dans la santé publique, que les jeunes aient autre chose à faire que de se tourner vers la rue.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Lamine Dieng.
Mis en ligne : 05/09/2025

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