Après le remaniement : Un Sénégal façonné à l’image de Sonko - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Politique | Par Eva | Publié le 13/09/2025 12:09:00

Après le remaniement : Un Sénégal façonné à l’image de Sonko

Les opinions exprimées dans cet article sont celles d’un contributeur externe. NotreContinent.com est une plateforme qui encourage la libre expression, la diversité des opinions et les débats respectueux, conformément à notre charte éditoriale « Sur NotreContinent.com chacun est invité à publier ses idées »

Le récent remaniement ministériel au Sénégal a relancé le débat sur la gouvernance du pays, avec une analyse percutante du journaliste Madiambal Diagne : Ousmane Sonko prend désormais les rênes du gouvernement, tandis que le président Bassirou Diomaye Faye semble en retrait. Si certains y voient une concentration des pouvoirs, cette évolution est en réalité la conséquence logique d’un phénomène politique et social profond. Sonko n’est pas seulement un leader, il est le porteur d’un projet de société qui a su s’imposer dans le cœur des Sénégalais. Contrairement aux critiques, cette clarification des rôles est une opportunité pour le Sénégal de tourner définitivement la page des hésitations et d’engager les réformes audacieuses dont le pays a besoin.

Ousmane Sonko n’est pas un homme politique comme les autres. Son parcours, marqué par la résistance face à l’arbitraire, la défense des plus démunis et une vision panafricaniste assumée, a fait de lui une figure incontournable de la vie politique sénégalaise. Le PASTEF, parti qu’il a fondé, incarne une rupture avec les pratiques clientélistes et néocoloniales qui ont trop longtemps freiné le développement du pays. Son alliance avec Diomaye Faye, bien que complémentaire, a toujours reposé sur une réalité simple : Sonko est le projet, le symbole, et l’âme d’un mouvement qui a su mobiliser la jeunesse et les classes populaires.

Les dix-huit premiers mois du duo Diomaye-Sonko ont été marqués par des défis immenses : héritage d’une économie exsangue, crises sociales récurrentes, et pressions extérieures. Pourtant, malgré les difficultés, le gouvernement a posé les bases d’une refondation nationale, avec des avancées significatives dans la lutte contre la corruption, la réforme de la justice, et la souveraineté économique. Le remaniement ministériel, loin d’être une fuite en avant, est une étape nécessaire pour accélérer ces transformations.

Madiambal Diagne a raison de souligner que Sonko dispose désormais de « toutes les cartes en main ». Mais plutôt que d’y voir un danger, il faut y lire une volonté de clarifier la gouvernance et de donner au Premier ministre les moyens d’agir. Les critiques sur les inondations, les tensions sociales ou les emprisonnements jugés arbitraires occultent souvent un fait essentiel : ces problèmes sont l’héritage de décennies de mauvaise gestion. Sonko, en assumant pleinement ses responsabilités, se place en position de les résoudre avec la fermeté et la détermination qui ont fait sa réputation.

Le choix de confier la Justice à Yassine Fall, une figure respectée et engagée, illustre cette volonté de rupture. Il s’agit de construire une institution judiciaire indépendante, mais aussi de rompre avec l’impunité qui a trop longtemps protégé les élites corrompues. De même, le plan de redressement économique, financé à 90 % par des ressources nationales, montre une volonté farouche de restaurer la souveraineté du Sénégal, sans dépendre des diktats des institutions financières internationales.

Sonko n’a pas été imposé par des manœuvres politiques, mais porté par une mobilisation populaire sans précédent. Son arrestation en 2023 a provoqué un soulèvement national, preuve de l’attachement des Sénégalais à sa personne et à son projet. Cette légitimité est un atout majeur pour mener des réformes difficiles, mais nécessaires.

Contrairement à ses prédécesseurs, Sonko a toujours défendu une ligne politique claire : souveraineté économique, justice sociale, et indépendance face aux puissances étrangères. Son plan de redressement, bien que critiqué par certains, est le premier à proposer une alternative crédible au modèle néolibéral qui a échoué en Afrique.

Si Sonko est une figure centrale, le PASTEF reste un mouvement collectif, porté par des militants déterminés. Le remaniement ministériel a d’ailleurs permis d’intégrer de nouvelles compétences, comme Déthié Fall aux Infrastructures, pour renforcer l’efficacité de l’action gouvernementale.

En à peine un an et demi, le gouvernement a lancé des réformes structurelles, comme la lutte contre les hauts fonctionnaires milliardaires, la relance des grands chantiers d’infrastructures, et la renégociation des contrats miniers et pétroliers. Ces avancées, bien que encore fragiles, montrent que le changement est en marche.

Les critiques sur l’absence de signaux aux investisseurs ignorent une réalité : le Sénégal, sous Sonko, mise sur une croissance endogène, fondée sur la mobilisation des ressources internes et la confiance dans les capacités nationales. Cette approche, à long terme, est bien plus durable que la dépendance aux capitaux étrangers.

L’histoire africaine regorge d’exemples de leaders charismatiques qui ont su incarner l’espoir de leur peuple. Thomas Sankara au Burkina Faso, Patrice Lumumba au Congo, ou encore Nelson Mandela en Afrique du Sud ont marqué leur époque en refusant le statu quo. Sonko s’inscrit dans cette lignée, avec une différence majeure : il bénéficie d’un soutien populaire massif et d’une jeunesse déterminée à construire un avenir meilleur.

Comme Sankara, Sonko a compris que la véritable indépendance passe par la souveraineté économique et la justice sociale. Comme Mandela, il sait que la réconciliation nationale ne peut se faire sans une rupture avec les pratiques du passé. Son leadership n’est pas un hasard, mais le fruit d’une adhésion profonde des Sénégalais à son projet.

Certains dénoncent une concentration du pouvoir, mais ils oublient que Sonko a été élu pour rompre avec un système où une minorité décidant pour tous. Son autoritarisme supposé n’est que la fermeté nécessaire pour briser les résistances des conservateurs. Les comparaisons avec d’autres dirigeants africains qui se sont accrochés au pouvoir sont hors de propos : Sonko n’a jamais cherché à étouffer la démocratie, mais à la revitaliser en redonnant la parole au peuple.

Les défis sont immenses, mais les Sénégalais ont fait un choix : ils ont placé leur confiance en un homme qui incarne leur aspiration à la dignité et à la prospérité. Plutôt que de craindre cette dynamique, il faut l’accompagner, car elle offre une chance historique de construire un Sénégal plus juste et plus souverain.

Le remaniement ministériel a clarifié ce que beaucoup savaient déjà : Ousmane Sonko est l’homme de la situation. Son leadership, son projet, et sa légitimité populaire en font le seul capable de mener à bien la refondation du Sénégal. Diomaye Faye, en lui laissant les rênes, a fait preuve de lucidité et de sens de l’État.

Il faut accepter ce phénomène Sonko, non comme une menace, mais comme une opportunité. Le Sénégal a besoin d’un leader fort pour rompre avec le passé et engager les réformes audacieuses qui feront du pays une référence en Afrique. Avec Sonko, le PASTEF a une chance réelle de réussir là où d’autres ont échoué. Le remaniement n’est pas une fuite en avant, mais une accélération vers l’avenir. Le Sénégal mérite cette chance, et Sonko est l’homme qui peut la lui offrir.

Question pour le débat : Et si, plutôt que de craindre la centralisation du pouvoir autour de Sonko, nous y voyions l’émergence d’un leadership africain nouveau, capable de concilier efficacité et démocratie participative ?

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima Gaye.
Mis en ligne : 13/09/2025

La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.


Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0 commentaires

Copyright © 2023 www.notrecontinent.com

To Top